Vantera-t-on jamais assez les mérites de la production de Rick Rubin ? "Shangri La" est une nouvelle preuve du génie DU producteur de ces 20 dernières années : car Rubin nous offre en même temps le "passage à l'électricité" de Jake Bugg - toujours sur les traces du Zimmerman - et une sorte de réconciliation des deux Jakes qui s'affrontaient sur le premier album, le fan du folk-rock américain 60's et le très jeune anglais contemporain d'Alex Turner. D'où un album beaucoup plus cohérent que son prédécesseur, plus excitant aussi, moins dans le "pastiche" - sans atteindre pour autant encore à une "authenticité" sans doute illusoire... Du coup, on remarque que les chansons sont un peu plus faibles - le syndrome du second album qui vient trop vite après le premier - et surtout que la voix (post) adolescente de Jake le trahit sur plus d'un titre : on peut trouver ça charmant - et ça l'est quand le rythme s'accélère -, mais c'est, la plupart du temps, gênant... [Critique écrite en 2013]