chronique écrite en 2002
Commençons par l'impensable : ce premier album est aussi important que le premier de Jeff Buckley, le bien-nommé "Grace". Celui-ci d'ailleurs aurait pu s'appeler de la sorte. Un tel comparatif ne se donne pas à la légère et met déjà la barre là où il faut, c'est-à-dire très haut. Continuons dans la même veine, Overhead renvoie à leurs chères études les pourtant excellents Cousteau et Madrugada. C'est vrai que dès l'ouverture de l'album et Innerself, notre jugement est d'ores et déjà acquis, on tient là le next big thing et des relents de chauvinisme aidant (car ils ont bel et bien français !), on jubile. C'est vrai que la voix de Nicolas Leroux, l'âme du groupe, nous fait aussitôt défaillir. On pense évidemment au grand Jeff (Monkeys for the people) mais aussi à Maxwell ; à une voix chaude et soul qui, comme la musique, fait le lien entre le blanc et le noir. Le piano jazzy de Alexandre Destrez, aperçu aux côtés de St Germain et envoutant à souhait, participe grandement à cette alchimie magique. Ainsi, la musique de Overhead n'a pas son pareil pour provoquer un tel sentiment de plénitude. Et même quand les guitares se font plus préssentes comme sur Air, le quatuor garde la palme de la subtilité.