On a gardé un affection particulière pour les Charlatans depuis The only one I know où les mèches devant les yeux et l'Hammond en avant, les Anglais nous faisaient croire que le Manchester de 1990 ressemblait trait pour trait au Londres de 1967. Ils avaient 20 ans, moi aussi...
L'eau a coulé sur les ponts, Madchester est loin, la brit-pop n'existe que pour les Dinosaures d' Oasis (on s'en passerait bien), les révolutions musicales ont été légions (Radiohead, DJ Shadow…). Mais de tout ça, The Charlatans s'en foutent…comme tout le monde se fout des Charlatans (excepté ceux qui ont gardé cette fameuse affection). 8e album, les Mancuniens ont pour eux d'être opiniâtre et de pondre un single somme toute fringant (Blackened blue eyes). La suite ressemble soit à un groupe libéré de tout désir et de tout le poids de toucher le jackpot (cela s'appelle "être lucide") et donc qui s'amuse ; soit à un groupe qui s'en va chercher ailleurs de quoi alimenter sa brit-pop de naphtaline, lui faire prendre des couleurs. Dans les deux cas, The Charlatans marie souvent sa musique avec des rythmes reggaes (pour un résultat hybride, plus proche des policés UB40 que de ces furies de Clash). Sur NYC, le groupe "blackise" sa pop comme une nouvelle tentative de suivre les traces de Sympathy for the devil. Plutôt cool d'ailleurs. Le résultat est donc honnête mais le problème reste : Les Charlatans se refusent de changer les fondements un peu éculés et un peu proprets de sa musique. Et je ne dis même pas quand ils ressortent de placard When the lights go out in London qui pourrait être une face B du premier album d'Oasis, sans intérêt particulier. A se demander si le Northern Soul bat encore ? Peut-être encore un petit peu à l'écoute du touchant et Vervien Muddy ground…Ce n'est pas à de vieux Charlatans que l'on apprend à faire la grimace. Sympathique, sans plus