Le dernier album de Timber Timbre est délicieusement envoûtant. Ses boîtes à rythmes et ses synthétiseurs, qui nous bercent et nous stimulent en même temps, évoquent de nombreuses choses dans notre cerveau musical. Pendant près de quarante minutes, Chris Isaak, Peter Gabriel, Talk Talk ou même les Pink Floyd refont surface devant nos yeux et se mettent à défiler sur des sons qui sentent bon les années 80. A l'instar de la pochette de l'album, la musique nous perd dans le décor d'une ville obscure aux mille tourments et celui qui écoute est gracieusement invité dans cette ambiance nocturne. Diverses rencontres s'expriment à travers les bruits de cette jungle expérimentale. La voix apaisante de Taylor Kirk, qui ressemble quelquefois à celle de Nick Cave, se marie à merveille avec les rythmes planants de "Velvet Gloves and spit" et "Western questions". Très travaillé, ce dernier album ne ressemble pas au style habituel du groupe, plutôt folk. Électrique, assez tourmenté, il vous invitera à explorer les tréfonds de votre cerveau et vous troublera, peut-être. Certaines paroles, presque murmurées dans votre oreille, vous conduiront vers des rêves un peu sombres et mélancoliques mais vous en sortirez avec la sensation d'avoir effectué un voyage...dans votre for intérieur.