Je ne sais plus comment j’ai connu Dream Theater, mais j’ai cet album, Six Degrees of Inner Turbulence, qui traîne dans ma collection, c’est donc que j’avais dû apprécier à l’époque !
L'album est composé de deux parties distinctes, six chansons pour six degrés, le sixième étant une suite épique de quarante-deux minutes, divisée elle-même en huit mouvements différents, qui explore des thèmes tels que la bipolarité, la schizophrénie et les troubles mentaux.
Les musiciens de Dream Theater, fidèles à eux-mêmes, démontrent leurs talents techniques exceptionnels à travers des rythmes complexes, des solos de guitare et de clavier virtuoses et des changements de tempo audacieux. Si Portnoy est une machine de guerre, chaque membre du groupe brille dans sa partie respective, créant une synergie musicale spectaculaire. Le chant, c’est différent. LaBrie sait chanter juste mais impossible de s’extasier face à ce gars quand on connaît Halford, Adams, Dio, et j’en passe.
The Glass Prison est énorme, sans doute la raison pour laquelle j’avais acheté l’album à l’époque. J’aime beaucoup le riff un peu thrash, étouffé, les parties guitare et clavier virevoltantes et le thème évoqué : l’alcoolisme. Treize minutes de bonheur, avec des longues parties instrumentales géniales et un duel de maîtres entre Ruddess et Petrucci pour couronner le tout. Par contre, le scratch type DJ au milieu de la chanson n’a rien à foutre là. On dirait du Slipknot ou du Korn…beurk.
Pour le reste, je ne retiendrai qu’une chose : passages chantés chiants et refrains limite pop (Blind Faith) mais parties purement instrumentales toutes énormes ! On passe de la lassivité et la niaiserie à la surprise et à la créativité, à chaque fois ! Montagnes russes musicales.
Disappear est, quant à elle, purement nigaude. On s’ennuie malgré le thème intéressant abordé : la conscience de la mort qui nous emporte.
La chanson maîtresse, Six Degrees if Inner Turbulence, est divisée en huit mouvements distincts, chacun explorant un aspect différent des troubles mentaux et des défis de la vie quotidienne.
La chanson débute de manière grandiose et pompeuse, ce qui est inhabituel pour le groupe. Des leitmotivs reviennent, tantôt apaisants, tantôts inquiétants. La tourmente intérieure est explorée et le groupe parvient à créer une introspection de la complexité du thème à travers les nombreux changements d’ambiance et de tempo.
Comme toujours, les musiciens de Dream Theater font étalage de leur virtuosité avec des solos de guitare et clavier impressionnants, des lignes de basse…présentes dirons-nous (on n’entend pas trop Myung mais on se dit que le bougre arrive quand-même à suivre), des claviers autant atmosphériques que supersoniques et une batterie inébranlable. Chaque membre du groupe a la possibilité de briller individuellement, tout en créant une unité harmonieuse dans l'ensemble.
Dans l'ensemble, ces quarante-deux minutes reflètent bien le style complexe et ambitieux de Dream Theater, même s’il y a moins de folie et de créativité que sur Metropolis. C'est une chanson qui mérite tout de même d'être écoutée, pour les parties metal qui envoient du lourd, pour led prouesses musicales, la richesse du morceau, le tout au service de l’exploration d’un thème psychologique intéressant.
Six Degrees of Inner Turbulence est un album à écouter, pour tous les adeptes de metal prog et de Dream Theater, et même pour les autres. La qualité musicale est assez (très) présente pour que l’on n’en ressorte pas épaté. Autant de technicité me laisse pantois, mais pour l’émotion, on repassera. Je comprends donc, avec ce point de vue, les détracteurs du groupe, et je n’ai pas grand chose à leur opposer.