chronique écrite en 2003
Des montées de cordes, un piano dans le lointain, un sentiment diffus, une douce mélancholie. Ainsi se termine le 4e album de Roland Voss. Guide idéal pour une évasion aérienne et un dépaysement enchanteur, il vient vous prendre par la main pour vous emmener ailleurs. Tel le joueur de flûte d'Hamelin, il le fait en douceur, sans tapages et on a l'impression d'être consentant mais on est déjà sous contrôle.
"Skydiver" est d'ores et déjà un des albums les plus cools de l'année. On pensera à Alpha pour ce même scintillement lumineux (On the Way) , à Massive Attack ( Entreprise fait le lien entre "Blue Lines" et "Protection"), à Suburbia le temps du seul morceau chanté (Beautiful blue). Mais plus généralement à toutes les musiques qui donnent à voir. Tout l'album pourrait se retrouver récupéré par des BO de films (Les orchestrés Mira et Le contact en tête). Il n' en faut pas beaucoup pour que la musique de l'allemand devienne exotique : deux accords de piano mis en boucle, un frottement percussif (Recreation). Nous, on ne sait plus ce qui est samplé, ce qui est joué ; on est déjà loin, très loin...