Comment réconcilier les anciens et les modernes, les"mainstream" et les indés avec un album pourtant porteur d'une sacré personnalité ? C'est au final, le pari largement réussi de The War on Drugs.


Le groupe de Philadelphie a déjà réussi à survivre au départ de son faux leader médiatique Kurt Ville. Mais pourquoi donc s'arrêter en si bon chemin, d'autant que le vrai maître à penser du groupe a toujours été véritablement Adam Graduciel et que ce dernier est bel et bien là ? Pourquoi ne pas tenter dès lors quelque chose d'audacieux ? Avec Slave Ambient, The War on Drugs se met le cul entre deux chaises en trouvant par la même occasion sa vraie personnalité.


Le groupe oscille entre deux forces : l'une ascentionelle dûe à des claviers spatiaux, ; l'autre au contraire gravitationnelle, le groupe usant en permanence d'une rythmique motormusik, répétitive à souhait, qui le ramène irrémédiablement sur la croute terrestre. The War on Drugs, a ainsi les pieds sur Terre dans une semelle de plomb mais la tête dans les étoiles. Et ce n'est pas là le seul paradoxe de Slave Ambient. Si on s'en tient au fond, aux compositions même du groupe, les Américains se jouent des paradoxes. Encore plus d'ailleurs pourrait-on ajouter, car à lire ce début de critique, on pensera à juste titre que ce groupe est indé en dans l'âme, n'étant pas contre mettre, un, soupçon de, recherche sonore dans sa musique, expérimentant un peu ça et là ses ambiances. Pourtant, les compositions évoquent carrément dans leur fondement Dire Straits (pas de gros mots), Neil Young,, Bruce Springsteen et même Bob Dylan, la voix nasillarde de Graduciel n'étant pas étrangère à l'affaire. Le groupe n'est pas contre user de l'harmonica non plus. Plus classique rock & folk américain, tu meurs ! Mais à la différence d'Okkervil River par exemple, plus respecteux de la tradition, The Wars ond Drugs passe donc, tout ça dans son prisme déformant. Faire du neuf avec du vieux, étonnant non ?

denizor
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs albums du shoegaze

Créée

le 25 nov. 2012

Critique lue 239 fois

1 j'aime

denizor

Écrit par

Critique lue 239 fois

1

D'autres avis sur Slave Ambient

Slave Ambient
GuillaumeL666
6

Ça va Bob ?

Je trouvais le premier album assez bordélique, ce second opus l'est tout autant. On sent encore plus l'influence de Bob Dylan, vous savez le Bob Dylan des débuts, avec en bonus des interludes...

le 20 janv. 2022

1 j'aime

Slave Ambient
denizor
7

Critique de Slave Ambient par denizor

Comment réconcilier les anciens et les modernes, les"mainstream" et les indés avec un album pourtant porteur d'une sacré personnalité ? C'est au final, le pari largement réussi de The War on...

le 25 nov. 2012

1 j'aime

Slave Ambient
LoutrePerfide
8

Critique de Slave Ambient par LoutrePerfide

The War on Drugs est un groupe américain d'indie rock à tendance un peu folk au son réminiscent de Bob Dylan et de Bruce Sprinsteen. Après 3 EP et un album complet (Wagonwheel Blues sorti en 2008),...

le 20 déc. 2011

1 j'aime

Du même critique

Oiseaux-Tempête
denizor
8

Critique de Oiseaux-Tempête par denizor

Le monde appartient aux ambitieux et Oiseaux-Tempête ne nous propose pas un simple voyage post-rock mais une véritable Odyssée dans une musique qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Album après...

le 10 janv. 2014

13 j'aime

Pain Is Beauty
denizor
8

Critique de Pain Is Beauty par denizor

Il est amusant de voir la promo de Chelsea Wolfe ramer pour définir la musique de la demoiselle : « drone-metal-art-folk » tel est le genre-valise utilisé pour catégoriser la musique de l’Américaine...

le 28 oct. 2013

12 j'aime

After My Death
denizor
7

Psyché adolescente et autopsie d'une société

Samaria ou Poetry, le cinéma sud-coréen est hanté par les suicidées adolescentes. Nouvelle pierre à cet édifice mortifère, voici After my death, premier film de Kim Ui-Seok. Glaçant. Kyung-min, une...

le 19 nov. 2018

11 j'aime