Yeah Yeaaaah, Oh ohhh, Na na na. La vie m'a déjà tellement donné, souvent beaucoup plus que je n'espérais.



Cette première mesure en dit long sur le succès du premier album du Colonel Reyel, véritable raz-de-marée de diarrhée marketing à l'étonnant exploit. Avec près de 70M de vues sur Youtube sur le clip de Celui, un disque de platine et un style qui lui est propre, le Colonel s'est construit un véritable personnage populaire, et est toujours au rapport en 2012, soit l'année suivante, pour une deuxième livraison, nommé : Soldat de l'amour.


De son vrai nom Rémi Ranguin, le chemin musical parcouru par l'idole des pubères était tout tracé. En effet, son cher papa lui a décerné le prénom de Rémi par rapport aux deux notes de musique, sans le consenti de ces deux dernières. Avec une telle influence et des origines guadeloupéennes, il ne pouvait qu'être soldat mélodieux et faire bouffer son gros beat à de jeunes pucelles.


N'ayant aucun prétention d'être un grand auteur, il préfère miser sur son chant. Et ça se voit. Enfin, qu'il est mauvais en tant qu'auteur quoi. Car si son pseudonyme "Reyel" est une déformation créole du mot "réel", contrairement à ce qu'il affirme, ses chansons d'amour puent l'artificiel. Certes, il raconte sa life de timide prêt à tout pour trouver l'amour, mais il en fait des caisses, presque d'aussi grosses que Pumba après un repas vers-cloportes-flageolets. Il enchaîne les clichés amoureux de collégiens, les rimes faciles, et les vers de quatre ou cinq mots, notamment sur le morceau Mon Héroïne, qui dispose d'un parallèle entre l'amour et la drogue ringard, mais tout de même un tantinet recherché. Les premières chansons sont mauvaises mais néanmoins étonnantes. Quand l'on connaît les putasseries du premier album, on y voit une réelle évolution. Les premières chansons sont entraînantes, et les textes malgré qu'ils ne volent pas haut, ne provoquent pas forcément de crise lacrymale.


"Je veux juste qu'on me juge sur mon chant." qu'il dit le gadjo. On se souvient tous du massacre auditif qu'il avait perpétré sur les ondes des grandes radios de la beauferie tel que NRJ ou Fun Radio, pour les grosses dindes fans d'High School Musical. Or, il se trouve qu'ici Reyel a miraculeusement abandonné son vocodeur, pour le refiler à Booba, et c'est putain de mieux. Il propose enfin quelque chose d'écoutable, mais conserve tout de même le même swag que Nicole Croisille.


Comme tout bon gwada qui se respecte, il est influencé par d'autres gwadas aînés tel que Rihannal. C'est tout naturellement qu'il propose des prod' légères, aux airs de variet' et de ragga dancehall, pas trop dégueulasses pour quiconque en attend rien.


Mais s'il n'y avait qu'un seul et unique morceau à retenir de cet album. Ça serait la basse-côte. C'est tellement bon quand ça sort du barbecue, et tout juste rosé, surtout accompagné d'un p'tit vin corsé. Merde. Excusez-moi j'écris une critique marmiton à côté.


S'il n'y avait qu'un seul morceau à sauver, ça serait Coucou. Ouais mon gars. Il prend à contre-pied ses détracteurs et use de l'ironie assez bien. Sur une instru' quelconque rythmée, il utilise à la fois de l'égotrip et de l'autodérision. Suite à son succès et sa faculté à se servir de l’auto-tune pour passer à la radio qui n'est pas demandant en terme de qualité, il se dit capable de faire un tube en ne disant qu'une phrase : "Coucou bande de nouilles". Le con, il a osé. Puis c'est drôle, car c'est largement possible. Quoi ? Ce n'est pas drôle ? Même si le morceau est naze, faut avouer qu'il fallait le faire.


Avec une moyenne aussi désastreuse sur Sens Critique, on ne peut qu'être exaspéré par ces nouilles qui balancent des 1 à tire l'haricot, sous prétexte que c'est nul et populaire. Oui, il mérite une très mauvaise note, mais l'évolution est flagrante entre le premier album et celui-ci, et ce côté musique d'été 'feel-good' beauf n'est pas si désastreux. Puis ça se fond largement dans la masse des musiques populaires actuelles. Si mauvaise soit cette masse.


A une époque, où il suffit de faire une musique légère et dansante pour faire un tube. Je me dis que moi aussi je pourrai m'y essayer le temps d'un single. Envoyez moi des fonds, et je vous sors un pur son, une réadaptation de David Guetta et Akon : Sexy Biche.

Alex-La-Biche
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le 23 mars 2015

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Alex La Biche

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