On avait découvert Bang gang alias Bardi Johannsson et sa bouille d'éternel adolescent avec "You", un album aux réminiscence new wave, anecdotique mais très frais. Deux ans plus tard, on retrouve l'Islandais dans des dispositions plus ambitieuses. Dès Inside en ouverture, on se rend bel et bien compte que Bardi a mûri : orné de cordes symphoniques, le morceau évoque Archive y compris dans le choix des claviers. Fort d'une confiance sans doute accrue, Bang gang veut marquer les esprits au delà de la simple ritournelle accrocheuse. L'ambiance générale est dès lors plus mélancolique, plus calme aussi. Le choral et dépouillé Everything's gone appelle même au recueillement. Dans sa volonté de coller aux basques d'Archive, "Something wrong" recèle aussi son morceau plus soul : Contradictions rappelle Headspaces sur "Londinium". C'est de ce titre qui viendra ici l'escapade black et non de la reprise des Supremes Stop in the name of love "popisé" à la manière de Burt Bacharach. L'écrin est irréprochable mais les talents mélodiques de Bardi ne sont pas à mésestimer : Follow (qui rappelle par ailleurs The Power of Love de Frankie goes to Hollywood !) et It's allright rappellent l'écriture musicale de Billy Corgan, ce qui n'est jamais un défaut. Dernière qualité, Bardi sait s'entourer ; de chanteuses en l'occurrence. On retrouve la voix diaphane de Esther Talia Casey. Mais autour de l'interprète originelle de "You", Bang gang co-écrit un titre avec Keren Ann (Forward and reverse). Cette collaboration avec l'assimilée française se poursuit dans leur projet commun Lady and Bird. Avec "Something wrong", rien de mauvais : Bardi est un gars bien sous tout rapport. Takk !