Unanimement salué par la critique lors de sa sortie, ce nouvel album de Bill Callahan, anciennement associé à l'emblématique Smog (sommité de l'antifolk ricain des années 90) a largement mérité son succès d'estime.
Délaissant définitivement l'aridité et le désespoir un peu figés qui constituaient sa marque de fabrique autrefois, Callahan s'oriente avec Sometimes I Wish We Were an Eagle vers une instrumentation flamboyante qui tire logiquement sa musique vers la lumière. Bien sûr sa voix grave et fragile distillent toujours un certain inconfort, une légère tristesse, mais ceux-ci sont désormais en sourdine, drapés de soyeuses cordes et autres sections rythmiques moelleuses.
C'est ce paradoxe doucereux qui enchante dans Sometimes I Wish We Were An Eagle : la douleur sourde, enfouie, qui ressort des mélodies de l'américain semble sortir tout droit du ciel immuablement bleu de la côte ouest. La beauté désolée, presque sordide qui ressortait des premiers albums de Smog est aujourd'hui solaire. Une lueur d'espoir dans cette jungle tortueuse qu'est le monde de Bill Callahan.