Une trop longue attente serait-elle de nature à altérer notre capacité de jugement ? C’est ce que je commence à penser aux vues des nombreuses chroniques élogieuses de cet album.
J’ai comme tant d’autres espéré cet album depuis 16 ans, je suis même tenter de dire depuis 32 ans : depuis 1992 année de sortie de WISH, leur dernier véritablement bon album en date.
Je l’ai espéré avec appréhension, redoutant qu’il soit décevant comme 4:13 DREAM le dernier en date, voir même carrément médiocre comme l’album éponyme de 2004.
Ces craintes ont vite été balayées, SONGS OF A LOST WORLD est bon, même s’il ne me comble pas. J’adore The Cure quand ils sont tour à tour, gothique, pop, psychédélique, funky...
Ici point de cette variété, Robert Smith cantonne son groupe au registre mélancolique où il excelle. Les titres ont tendance à se ressembler, avec leur longues intro instrumentale et leur ambiance crépusculaire. Au final, je trouve qu’aucun titre ne sort véritablement du lot, malgré ma préférence pour le somptueux END SONG qui clôture l’album. De plus l'album souffre de sa production avec un son plat et etouffé.
Beaucoup comparent cet album à DISINTEGRATION, qui au passage n’a jamais été mon favori. Pour ma part, il me fait plutôt penser à BLOODFLOWERS, l’album de 2000 qui succédait au décevant WILD MOOD SWINGS. Un disque agréable, cohérent, mais sans véritable coup d’éclat.
A défaut d’un nouveau chef-d’œuvre, The Cure vient de nous livrer le disque qui pourrait constituer un parfait épilogue à une longue et riche carrière, cela suffira à mon bonheur.