Comme ça vieillit mal un premier album.. Surtout presque trente ans après sa sortie.. Et pourtant une chose frappe: Le son. J'écoute bien sûr les versions "remasterisées" et il se trouve que c'est cet album là (autrement dit l'opposé de leur meilleur album) qui à le son le moins vieillissant. Pourquoi? La boîte à rythme et les sons vintage utilisés sont maintenant très en vogue, et surtout..ils n'y a quasiment aucune reverb donc un son percutant et clair! Mais les resonnances arriveront par la suite dans leurs albums, au mépris de la clarté du son, et au service des...ambiances. Normal non?
Maintenant parlons du contenu.
Speak And Spell, c'est quelques classiques "chanceux" (Just Can't Get Enough, New Life) qui ont eu la chance de cartonner en leur temps et de laisser la trace durable de leurs mélodies. Puis vient un classique mérité: Photographic. Peu de paroles, un thème au synthé qui se développe par couches (à écouter de toute urgence: le remix Rex The Dog Dubb Mix, qui ne profite que de ces synthés justement, c'est une merveille).
Puis vient la belle surprise, il s'agit ici du titre de Martin Gore (qui continuera à chanter entre un et 4 titres sur chaque alboum). Et bien..c'est une très belle petite chanson, sans prétention aucune, mais développant au gré des mélodies une mélancolie qui sera bientôt une part intégrante de leur musique, loin de l'ambiance naïve et sautillante de ce maudit album.
Ah bon? cet album est naïf? Boudiou oui qu'il est naïf, et le suivant le sera tout autant. Car DM est encore jeune et bigrement immature et sans doute plein d'illusions (la preuve en est cette magnifique pochette: un cygne emballé dans du plastique sur fond rouge..franchement une belle image mais un total hasard).
Mais ils ont rencontré Daniel Miller et son label Mute, et tout ira bien mieux par la suite. Et puis ils prendront enfin de l'âge, et là ça commencera à être drôle..
Mais pour le moment, on est obligé de s'écouter les horreurs de jeunesse SANS PASSER LES PISTES SVP! Il faut savoir pour comprendre! Après être vite passé sur les singles mielleux (bien que le terme s'applique plus sur les singles de l'album suivant) que son New Life, JCGE et Dreaming Of Me, on doit jeter une oreille à ces autres titres que sont I Sometimes Wish I Was Dead et Nodisco, plutôt.."rigolotes" (pour pas être trop méchant), Puppets et Big Muff (qui est aussi l'instrumental de l'album) sont tout juste entraînantes sans être géniales réjouissantes pour un sou..
Mais c'est sur cet album que se trouve la chanson haït du leader Martin Gore : What's Your Name. Rien à dire là dessus, écoutez et vous comprendrez.
On ne peut pas détester Depeche Mode d'avoir sorti cet album mi-figue mi-raisin mi-crotte de nez, composé par l'ancien leader Vince Clarke. Ce dernier décide dès cette prolifique année de 1981 de quitter le navire DM et de laisser la composition à Gore qui, on le verra par la suite, fera des merveilles...
...mais pas tout de suite.
+Le son
+Photographic et les autres bons moments
-le reste