Un disque capital historiquement
"Sticky Fingers" est un disque capital historiquement - la fin d'une époque (disons les sixties) que les Stones marquèrent profondément, et le début d'une autre où Jagger et Richards deviendront de moins en moins pertinents, répétant ad nauseum des clichés sous le symbole clinquant de la langue tirée au monde. Mais, avec le recul, il n'est peut-être pas le chef d'oeuvre absolu que certains s'obstinent à voir : s'il contient une merveille inégalable, "Brown Sugar", et quelques très très bonnes chansons, il permet surtout aux "nouveaux Stones" de montrer leur capacité à rocker et swinguer de manière suprèmement élégante (en particulier grâce à la virtuosité du jeune Mick Taylor), mais un tantinet gratuite. Quelques morceaux travaillent encore à construire le "mythe" des Stones, comme le très réussi "Sister Morphine", il faut néanmoins reconnaître que la magie (noire) de "Let It Bleed" s'est déjà un peu perdue. Oui, "Let it Bleed" restera insurpassable… mais ça, en 1971, excités qu'on était par la génial pochette "à la braguette" d'Andy Warhol, on ne l'imaginait pas encore.
PS: On regrettera beaucoup que l'édition vinyle de 2012 ne reprenne pas à l'identique, justement, la fameuse fermeture éclair ! [Critique écrite en 2012]