Le fascinant "Strange Days" n’a sans doute qu’un seul tort, celui de succéder, seulement neuf mois plus tard, à "The Doors" - classique des classiques. Pourtant, aucune baisse de régime ici, ni dans les compositions, toutes magnifiques, ni dans l’inspiration quasiment magique que Morrison, en voie précoce de shamanisation, leur insuffle. Mieux encore, les Doors et Paul Rotchild créent ici une atmosphère feutrée et mystérieuse, nous entraînant dans une douce et mortelle spirale psychédélique, qui fait le prix de cet album aussi expérimental qu’impérieux. [Critique écrite en 2007]