Deuxième album des Doors, Strange Days est pour moi le plus emblématique du groupe.
Une fois envoûté par le son flou et inquiétant de strange days, on sombre dans l'univers mélancolique du groupe, porté par un Morrison à la voix langoureuse et déchirée, aussi bien au début du voyage dans Strange Day, qu'accompagnée par les guitares inquiétantes de You're Lost Little girl ou par un orgue déchainé dans l'énergique Love Me Two Times.
Arrive Horse Lattitudes, qui nous enfonce dans un rêve horrifique dont Moonlight Drives va nous sortir afin d'introduire une seconde partie moins fantasque mais toutefois pleine de sens.
Vient People Are Strange, pièce charnière de l'album mais aussi témoin du mal-être de Morrison. Ce morceau de moins de 2mns30 expose les multiples talents du groupe et nous présente une réalité absurde, où personne n'a réellement sa place.
La fin de l'album s'inscrit dans cette réalité, qui éveille peu à peu nos sens et nous sort de la léthargie de la première partie. Vient finalement When The Music's Over, qui grâce aux cris déchirants de Jim marque la sortie définitive de la dimension décalée et inquiétante dans laquelle nous étions enfermés, mais refuse de nous libérer complètement et nous captive pendant plus de 10 minutes. Un final réussi, dialogue entre guitare, orgue, batterie et voix, qui ne cessent de se répondre avant la toute fin de l'album.
Avec son univers unique, Strange Days combine parfaitement tous les éléments qui font des Doors ce groupe mythique. Il fait partie de ces albums intemporels qui nous projettent dans un monde parallèle que l'on redécouvre sans cesse et qui cachent des petits bijoux dont on ne peut se lasser, tel People Are Strange.