Cet album de 1994 est certainement le plus metal de la discographie des californiens de Suicidal Tendencies, menés par un Mike Muir au chant et au show.
Cet album n'est pas le plus apprécié du groupe, car pour beaucoup il est trop metal. Cependant, je trouve justement que c'est ce qui lui donne cette couleur originale. Certainement parce que ma fibre metal trouve à vibrer dans le son. Mais aussi parce que la puissance dégagée vient ajouter au brio du groupe.
Bien dans la veine 90's, cette galette punchy est une perle tout d'abord au niveau du jeu. Une section rythmique incroyablement précise et incisive (R. trujillo est toujours à la basse, et Jimmy DeGrasso est juste époustouflant à la batterie), des guitares tranchantes, avec des solos bien sentis et placés aux bons endroits (Rocky George aussi est encore dans le groupe), un chant dynamique qu'on connaît au leader du groupe. Et puis l'écriture des morceaux est simple, mais fine. Les redondances ne sont pas si flagrante, puisque le niveau de jeu mis en avant sur cet album permet de s'immerger dans un espace sonore complexe.
Oui, pour du punk-metal-funk, crossover ou fusion, cet album est excellent. La production est aussi luxueuse, faisant faire un bon en avant au groupe dans la qualité sonore de sa musique.
Les textes sont assez constants chez ces gars de Venice. A base de "fuck", "mothafucka" ou "shit", il y a tout de même pas mal de fond. Notamment dans la critique du conformisme, vivement attaqué. La psychologie intéresse forcément Mike Muir, scandant nombre de "cyco" dans ses textes, ayant en plus à côté formé le groupe Cyco Miko. Et puis comment ne pas parler des tendances suicidaires quand on porte un tel nom ?!
Pour résumer, vous trouverez dans cet album des tendances suicidaires, certes, mais surtout des penchants pour le skate-core, le thrash, du groove à souhait, des tempi variés, et une groooooosse pêche comme jamais !
Pour moi, cet album est aussi important que le premier de Rage Against the Machine, ou S.C.I.E.N.C.E d'Incubus.