America, America is killing its youth...
Si je n'avais qu'une chose à dire, c'est que Suicide porte bien son nom...
Suicide ou comment faire avec trois fois rien un album de fou furieux (dans tout les sens du terme). C'est du synth-punk minimaliste, comment ça vous n'êtes pas plus avancé ? Ecoutez Ghost Rider, vous avez dans ce morceau déjà toute l'essence de Suicide.
(Dans cette critique, j'essaierai de ne pas trop en dire car Suicide, c'est un groupe qui se découvre sans rien connaître auparavant pour recevoir la plus violente claque qui soit).
L'ambiance de l'album est malsaine, déstructurant les mythes, puant les bas-fonds new-yorkais. Prenez Johnny, à première vue, la chanson tourne en dérision le rock'n roll des années 50. Mais le fait d'en reprendre un riff célèbre et de le modeler aux synthés en fait quelque chose de plutôt sinistre, on se sent d'un coup beaucoup moins tranquille. Les autres chansons ne sont pas mieux, Rocket USA vous sort un riff digne d'une machine d'usine, et toujours cette insupportable boite à rythme... Les paroles sont d'une grande simplicité mais fond mouche à chaque fois. Souvent terrifiantes, Alan Vega les chante comme s'il était à deux doigts de craquer. Cela vaut le coup de les écouter, c'est de l'anglais facile et ça joue beaucoup sur la vision qu'on se fait de l'album.
Deux chansons d'amour se sont glissé, mais elles ne vont pas pour autant nous faire retrouver le sourire. Cheree est si adorable mais nous effraie quelque peu en utilisant ces mêmes instruments d'horreur, Girl pue le sexe...
Et enfin Frankie Teardrop... mais là je ne dis rien, il faut découvrir cette chanson sans rien savoir et dans les meilleures conditions possibles, en suivant bien l'histoire. Pour vous donner des idées, j'adore faire l'expérience de lancer la musique lorsque je rentre seul chez moi, en pleine nuit.
Che sera votre tombeau.