Dans la catégorie des albums qui n'ont pas dû coûter cher en production et qui se sont vendus par millions, voici Sweet Baby James, 32 minutes à peine mais le plus grand album de James Taylor. A l'origine un gars dont les Beatles avaient flairé le potentiel en le signant sur leur label éphémère Apple. Effectivement, avec ses belles mélodies à la guitare acoustique en picking et sa voix douce et sincère qui se marie à merveille avec le ton de ses chansons, ça avait tout pour plaire à McCartney.
Un vrai plaisir à écouter tellement c'est mélodieux, émotionnel et paisible, à l'image de "Sunny Skies", morceau anecdotique, plié en 2'20 mais si mignon et rêveur, venant de quelqu'un dont toutes les biographies soulignent l'instabilité et sa fragilité extrême causée par sa dangereuse dépendance à l'héroïne, à peine la vingtaine passée.
On retrouve son morceau le plus célèbre, "Fire And Rain", qui a fait son succès, assurément le titre qui ressort le plus dans cet album. "Country Road" et "Suite For 20 G" sont pas mal aussi. C'est un des rares albums que j'aime avec un son 100% américain : gospel avec "Lo and Behold", country avec "Sweet Baby James", blues avec "Steamroller", ça passe vraiment bien. On peut le rapprocher de Nick Drake pour le style musical folk-rock et la personnalité rêveuse. L'album est placé 103ème dans le classement Rolling Stone, un rang généreux mais pas démérité pour autant.