La Mort - Chapitre 6 - Symbolique
1995. Une fois de plus, la composition de Death subit des changements : à la guitare, on retrouve Bobby Koelble, parfait inconnu (il semblerait qu'il se soit récemment tourné vers le Jazz, mais "Symbolic" est le seul album qu'on lui connaît) et Kelly Conlon rejoint Chuck à la basse fretless. Pour notre plus grand bonheur, le monstre Gene Hoglan reste derrière ses fûts pour un album de plus.
Côté musique, l'album suit les traces de son grand frère "Individual Thought Patterns", c'est-à-dire qu'il continue d'exploiter la technique et la mélodie pure. Le groupe innove de nouveau en rajoutant cette fois-ci les structures progressives que l'on avait un peu perdues depuis "Human". La durée des morceaux augmente de ce fait, ce qui fait de "Symbolic" un album progressif. En effet, le morceau "Perennial Quest" dépasse les 8 minutes. Les riffs sont rapides, techniques, compliqués, ou simplement magnifiques et dépressifs, selon les moments. Le morceau "Crystal Mountain" en est un parfait exemple, car il mélange bien ces deux types de riffs, avec même un solo rappelant les slows des plus grands groupes de hard rock. On continue à avoir des passages à la guitare acoustique (sur la fin magnifique du dernier morceau par exemple) et des solos à en pleurer tellement ils sont beaux. Les signatures irrégulières sont elles aussi toujours présentes. En fait, le groupe n'a fait que continuer dans la voie du précédent album, mais en allongeant la durée de ses morceaux.
Pour les paroles, on reste encore une fois dans les mêmes thèmes que sur les deux précédents albums, sauf qu'ici les textes sont un tout petit peu moins percutants que sur "Individual Thought Patterns". On retrouve des textes sur les extraterrestres ("Misanthrope"), la justice et le pouvoir ("Zero Tolerance") ou encore la religion ("Crystal Mountain"). Le style d'écriture est plus ou moins le même que sur ITP, qui je rappelle était assez différent de celui de "Human". Là encore, pas de grand changement à l'horizon, toujours cette idée de continuité.
En résumé, "Symbolic" se révèle être, une fois encore, plus abouti et complexe que son prédécesseur, déjà étonnant de par son caractère novateur. Le changement majeur du disque par rapport au précédent se fait au niveau de la musique. S'il y a quelque chose qui n'a jamais changé depuis les débuts du groupe, c'est bien le génie de Chuck, qui s'exprime à travers le caractère inventif de ses compositions. Dans le prochain chapitre, nous parlerons du dernier album de la bande du regretté Chuck Schuldiner, "The Sound of Perseverance".