On n'est pas là pour rigoler, ni pour danser d'ailleurs. La musique de cette Catalane exilée à Berlin s'inspire, pour les textes, des films de Bergman et d'Antonioni et on est musicalement effectivement dans ce même formalisme glacé, cette lenteur de défilement d'apparence monochrome. Pourtant derrière les lignes de chant désincarnées de Lucrecia Dalt, les drones de basse synthétique et les mélodies squelettiques, il se passe bel et bien quelque chose. On trouve un tropicalisme moite, une urgence froide et ralentie, une folk décharnée mais néanmoins féminine...tout un tas de paradoxes musicaux qui font de la néo-Berlinoise, une artiste étonnante, à placer entre Laurie Anderson et Gudrun Gut.