Vous aimez les musiques d'ascenseur passionnément, l'easy listening n'a pas de secret pour vous ? D'ailleurs, il vous arrive souvent de bloquer l'ascenseur entre deux étages pour prolonger le plaisir, ou de composer le numéro de la hotline de votre pourvoyeur d'accès Internet pour profiter de ces minutes de musique à trente-quatre centimes. Alors, la musique d'Air ne peut vous être inconnue. Car dans ce domaine, nos compatriotes sont des maîtres incontestés de la boîte à rythmes, des effets lancinants et inoubliables.
Hier, 27 janvier 2004, est sorti leur troisième album (quatrième avec la bande original du fascinant Virgin Suicides ), le bien nommé Talkie Walkie. Plus bavard, plus chanté que les précédents, cet opus est également moins homogène que Moon Safari ou 10000 Hz Legend .
Cela ne veut pas dire qu'il est moins bon. Cette fois-ci, le groupe a fait appel au producteur Nigel Godrich, partenaire de Beck et Radiohead. En résulte un disque rempli de tubes difficiles à sortir de sa tête même après une première écoute. Enregistré à Los Angeles, il résonne par moment des sonorités cinématographiques de la ville. Jamais un disque d'Air a été aussi riche musicalement, avec une variété d'instruments qui n'empêche pas la simplicité apparente de leur musique
Le morceau Universal Traveller se veut sans doute un clin d'œil à une musique plus ouverte, plus curieuse. Car au lieu de se répéter, Air innove, dans le bon sens. Et si leur son est inimitable, il est pourtant à chaque fois nouveau.
Il ne reste plus qu'à acheter le disque, s'enfermer dans un ascenseur et profiter des quarante-cinq minutes de liberté qu'il nous offre. Mais cela passera de toute façon trop vite.