La Femme revient en ce mois de novembre avec un album surprenant. Chanté et écrit (quasi) totalement en espagnol, le projet tente de nous plonger dans un univers alliant la pop indie électro qu'on leur connaît bien aux sonorités et mélodies classiques de la musique hispanique traditionnelle. Le résultat est très mitigé.
Les premières chansons semblent pourtant annoncer une proposition intéressante. L'introduction jette les bases du projet avec un morceau instrumental éfusif assez prenant, et rappelant assez évidemment l'oeuvre d'Ennio Morricone. Puis, dans la première partie de l'album, La Femme s'essaie de manière plutôt réussie à des expériences musicales en reprenant à leur sauce des influences reggaeton et bossa nova. Les arrangements vocaux s'adaptent bien aux instrumentales, et la rythmique est plutôt tchacheuse, ce qui fait qu'on passe un moment assez agréable jusqu'au morceau Teatro Lucido.
Mais après ce titre, la catastrophe commence. On ne sait pas si il faut rire ou pleurer. La fin de l'album est une suite grotesque de clichés de très mauvais goût. Les paroles sont le plus souvent lamentables et semblent sorties tout droit d'un livre d'espagnol de quatrième, d'autant que les fautes de langue sont assez fréquentes. On se croirait face à une sorte de parodie reprenant les plus grosses idées reçues sur la musique espagnole, avec des mélodies de guitare et de trompettes ultra-prévisibles et des ambiances de féria tout sauf authentiques. La fin de l'album est totalement vide de substance et est parfois assez embarassante. J'ai ressenti la même impression de gêne que lorsque mon oncle s'essaie au rap en disant wesh wesh yo yo tous les deux mots.
Bref, j'ai mis 4/10 pour les tentatives intéressantes et les ambiances assez cool qu'on retrouve sur quelques titres, notamment au début. Mais globalement, La Femme aurait sûrement mieux fait de s'abstenir.