Petit aveu en ouverture, j’avais un peu perdu de vue Joseph Arthur. Depuis Redemption’s son et son virage plus pop, après les deux galettes initiales qui avaient amené dans la lumière l’écriture clair-obscur du jeune Anglais. Perdu de vue donc depuis 2002 donc avec l’excuse que les derniers albums de Joseph Arthur n’étaientt trouvable qu’en Import. Heureusement - et sans l’aide de Jacques Pradel - Fargo est là et ce septième album est enfin distribué chez nous. Heureusement, heureusement, c’est vite dit car entre temps, Joseph Arthur a passablement changé son fusil d’épaule. Maintenant affublé d’un groupe, the Lonely Astronauts (son The Band ou son Crazy Horse à lui), Arthur ne semble plus juré que par un certain rock années 70 à chemises à carreaux qui grattent. Il ne fait pas dans le Lynyrd Skynyrd mais pas loin (les frustes Dead savior, winter blades). Hormis le beau morceau-titre en ouverture (dans un genre Neil Young à son meilleur) et quelques rares honnêtes morceaux de classic rock US, on a un peu de mal à trouver un intérêt particulier à cet album.
Même l’introverti Dream is no longer than the night tourne un peu à vide. Copie carbone des Rolling Stones (Faith), titres rustiques un peu trop dans leur jus, Temporary people ne brille pas par son inventivité. On croirait plus à un album d’un groupe de reprise essayant tant bien que mal de se sortir de ses lourdes références. Ils doivent bien s’amuser ensemble c’est sûr, nous franchement moins. En arrangeur talentueux, Arthur sauve un peu la baraque, usant de chœurs féminins et d’orgue pour arrondir quelques angles. Mais connaissant le talent du bonhomme, on se dit que cette récréation « célébrons les anciens et buvons de la bière entre potes » (qui dure depuis quelques albums déjà) a peut-être un peu trop duré.