J'aime pas mettre un titre
Moi je suis bien content de vivre dans une caverne. Quand je lis les critiques positives comme négatives, c'est vachement flippant. C'est une amie qui il y a un mois, via une interaction parfaitement réelle (je ne suis ni blog, ni page, ni magazine, ni le moindre site causant de musique ou de cinéma -à part Sens Critique, hé, con!-, et je te jure que ça m'intéresse pourtant) m'a aiguillé vers cet album de ces gens dont je n'avais jamais entendu parler de ma vie.
Ni une ni deux, je mets la chose dans le lecteur CD de mon autoradio d'arriéré, pour m'accompagner sur les routes de ma cambrousse dans mon utilitaire sale de bouseux qui fait son bois, par exemple.
Je précise tout ça parce que j'ai bien compris en lisant les critiques que ce sont les hipsters impressionnables urbains qui aiment Die Antwoord, et que ce sont les... euh... les hipsters impressionnables urbains qui méprisent Die Antwoord. Si j'ai bien tout lu.
Moi, dans ma cambrousse, le Jean-Louis du foyer rural, il aimerait pas ça je pense, mais il mettrait quand même sans hésiter à la soirée moules-frites.
Toujours est-il que dans ma voiture sale aux pneus usés bien au-delà de la légalité, j'ai bien tapé du pied, bien remué la tête, j'ai bien eu des sourires bêtes à l'écoute des textes quand c'est d'l'anglais (oui, à la campagne, on parle anglais parfois), j'ai bien aimé, quoi. Un son à la fois très daté, «cheap», selon l'expression consacrée, mais qui me cause à fond, même ça sonne comme les trucs que je faisais bourré avec une gastro chez un copain de la cambrousse aussi avec qui on fait de la musique parfois. Un son très daté, donc, et une bonne patate qui fait vraiment plaisir, un peu étrange, loin des bonbons acidulés à la fraise de synthèse de Daft Punk, par exemple. Bon, Die Antwoord, ils le font bien, leur bidule très caractérisé, contrairement à mon copain de la cambrousse et moi, et c'est peut-être pour ça que personne ne nous connaît, du coup.
Voilà, flow, instrus, voix, je trouve ça diablement efficace et très parlant. Et je m'en fous un peu de savoir que leurs clips émeuvent les uns et blasent les autres, puisque la musique, c'est des disques, bien avant d'être des images. Dans la très grande majorité des cas.
Enfin, ça devrait.
(N.B. je n'ai pas une idée très claire de ce qu'est un hipster. Ou un beauf. Ou un facho. C'est vague tout ça, c'est vague et un peu trop systématique pour moi...)