Le premier Capture/Release était quand même surestimé, celui-ci le sera tout autant ou sera conspué par ceux qui n’aimeront pas cette nouvelle orientation plus consensuelle (mais le premier ne l’ était-il pas à sa manière, mettant en pratique l’idée « Et si on faisait un Franz Ferdinand chaotique » ?). Que s’est-il passé avec les Rakes – car c’est d’eux dont nous parlons- groupe de mauvais garçon du post-punk, groupe à la violence imprévisible et aux structures heurtées ? Ont-ils abandonné les drogues ? Fait un excès de camomille ? Toujours est-il que les rockeurs déglingués laissent la place pour ce nouvel album à des brit-popeux efficaces, à défaut d’être révolutionnaires. World was a mess… et l’album débute sur un riff Placebo-esque puissant mais que l’on ne s’y trompe pas, le second Little superstitions rappellera Jarvis Cocker avec ou sans Pulp avec un piano de dandy décadent. C’est connu, les groupes Anglais victime de leur histoire musicale richissime, retombent facilement dans le mimétisme de leurs glorieux aînés. Avec The rakes, c’est donc arrivé rapidement, dès le deuxième album (pour Ride par exemple, ce n’était survenu qu’avec le 4e …mais aujourd’hui, on le sait, tout va plus vite). Mais ne boudons pas notre plaisir tout de même et concédons à The Rakes de sortir de son sac quelques tubes en béton armé, dans la lignée de Work work work (qui clôturait capture/release, comme signe avant-coureur), ou les faisant ressembler à des Strokes britanniques. Les chansons sont donc moins originales mais carrément mieux écrites (Down with moonlight, When Tom Cruise cries). A vous de juger…