Tetra par ClémentJamesLer
On ne les présente plus. C2C, groupe nantais quadruple champions du monde entre 2003 et 2006 du DMC, la très célèbre compétition de DJs. Le quatuor, composé des Beat Torrent et de deux membres d’Hocus Pocus, n’a donc pas attendu la sortie de Tetra pour se faire connaître. Les festivaliers les connaissent particulièrement puisqu’ils étaient pour ainsi dire les chouchous du public cet été, alignant pas moins de 50 festivals depuis le début de la période estivale. Ils étaient partout : aux Eurockéennes, aux Francos, aux Giboulées, aux Vieilles Charues, etc. Il faut dire que plus tôt dans l’année, ils pondaient « Down The Road« , un premier EP franchement convaincant qui plaçait leur nom sur toutes les lèvres. C2C, acronyme de coup de crosse, se présentait en véritable machine de guerre.
L’album était attendu, comme beaucoup d’autres. La rentrée a donné un véritable coup de fouet aux sorties qui étaient jusque là d’une morosité attristante. La pochette de Tetra est l’oeuvre de LVL Studio, une agence design installée à… Nantes. Elle a choisi une photo de Wang Chien-Yang pour illustrer l’album. Qui est ce mec ? Un photographe vietnamien qui s’est amusé à mettre en scène des jeunes filles dénudées dans un univers coloré, très pop ! Vous pouvez retrouver le reste de cette série photographique en cliquant ici. Mais revenons à nos moutons.
Les morceaux de C2C sont un impressionnant téléscopage d’échantillons de hip-hop, rock, soul, électro, tout ce qu’il y a de plus éclectique, ce qui fait la beauté du groupe. The Cell introduit à merveille cet album et nous emmène sur les routes de l’Asie avec sa mélodie exotique jouée à la flûte, avant de laisser place à de l’électro poussé sur de la rythmique hip-hop. Beats après beats, flûtes après flûtes, basses après basses, un choeur nous indique la voie à suivre, un piano s’installe, puis une voix. Que du bonheur, qui jamais ne s’estompe. Bien sûr, on ne présente plus les incontournables qui étaient déjà présents sur l’EP : Down The Road, The Beat, Arcades ou encore F.U.Y.A.
La sortie de cet album est l’occasion de (re)découvrir Le Banquet, titre qui sait porter son nom en nous remplissant les esgourdes jusqu’à la panse de sons scratchés. C’est sur des titres pareils que l’on ne s’étonne pas de leur gloire 4 années de suite au DMC. Et même si certains morceaux, un brin en dessous (je pense notamment à Delta ou Who Are You), font perde de sa superbe au groupe, l’album n’en reste pas moins un ensemble cohérent qu’il fait bon d’avoir dans sa discothèque. Une pop un peu trop facile nivèle parfois Tetra vers le bas et l’on sent que l’orientation « tout public » donnée à cet album lui est malheureusement préjudiciable. Toujours est-il qu’ils envoient toujours autant en live et qu’il y a des titres qui surclassent l’album en l’une des plus grosses sorties de la rentrée.