"Blue hat, blue socks, blue shoes, too cool ; Blue car, blue house, blue pit, blue pool [...]"
Quand Snoop est en forme, il ne voit pas le monde en rose, mais en bleu ! Bizarre me direz-vous, mais cela lui va plutôt bien.
Car Snoop D.O Double G est un rappeur cyclique, qui a pour ainsi dire tout donné avec son premier album studio : « Doggystyle ». On est en 1993, le Rap « West Coast » cartonne aux States. La Lowrider à suspensions hydrauliques est devenue un effet de mode. En réalité, « Doggystyle » est un album de référence dans l'ensemble du game ricain'. Un support intense, avec des tracks tous aussi solides les uns que les autres, une ambiance indéfinissable, un flow « Doggien » inimitable et des prods annonçant le talent inégalable du Doc'.
Suite à ce premier album pilier, Snoop va confirmer son talent et sa gouverne à travers des skeuds plus ou moins bons. On retiendra surtout « Tha Doggfather » (même si cet album est le symbole du clash entre Snoop et Dre), « No Limit Top Dogg » (qui est, quant à lui, le symbole de la réconciliation entre Snoop et Dre) et « Tha Last Meal ».
A partir de 2002, les choses vont un peu se gâter... Avec la sortie de « Paid tha Cost to Be da Bo$$ », le Dogg s'approche dangereusement de la vague R'n'B dans les sonorités, même s'il est entouré de ses compères habituels (Nate Dogg, Pharrell, Kokane, Sopefly, Warren G, etc.). Un penchant musical qui va se confirmer avec la commercialisation de « R&G : The Masterpiece » en 2004. Mais bon, Snoop est toujours là pour nous lâcher du hit bien lourd (« Beautiful », « Batman & Robin », « Drop It Like It's Hot », « Let's Get Blow », entre autres).
Mais avec « Tha Blue Carpet Treatment », Snoop nous livre certainement son plus bel album depuis « Tha Last Meal ». Un album sorti en 2006, dans un contexte commercial très teinté « West Coast » (si l'on fait référence à l'excellent « Laugh Now, Cry Later » d'Ice Cube, sorti quelques mois plus tôt). Un album qui marque les retrouvailles entre le Dogg et le Doc', qui n'avaient pas posé d’inédits ensemble depuis la bande originale « The Wash » en 2001. Et autant dire que ce duo de choc refait miracle !
En effet, Dre est à la production du titre le plus accrocheur du skeud : « Imagine ». Une boucle de piano entêtante, comme lui seul en a le secret. Un texte profond, récité par deux MC inspirés techniquement parlant. Et le refrain de D'Angelo rend le track encore plus planant.
On retient aussi la prod' sur « Boss' Life », où Akon apporte un refrain accrocheur, également.
Mais d'autres beatmakers inspirés viennent donner une teinture « gangsta » à l'album : Fredwreck pour « Crazy », Pharrell pour « Vato », Timbaland pour « Get A Light », ou encore Battlecat pour « L.A.X ».
Côté flow, Snoop est au taquet ! On est loin des flows soporifiques (voir gerbants) lors de ses feats' avec Katy Perry ou (pire) Jean Roch... ! A vrai dire, après une « Intrology » de grande qualité, Snoop envoie la sauce sur le track « Think About It », accompagné de l'instru' séduisante de Frequency. Ces trois couplets sont d'une intensité folle ! Dès lors, dès le deuxième morceau, le rappeur nous fait comprendre qu'il n'a pas perdu la main et qu'il peut lâcher son débit de fumeur de tarlu quand il le veut.
Pour résumer, « Tha Blue Carpet Treatment » est le meilleur album en date de Snoop Dogg. Complet, homogène, sonorité purement Hip-Hop et « gangsta » : du D.O Double G d'époque. Et ça fait du bien !
L'album suivant, « Ego Trippin' » est de bonne qualité, lui aussi. Mais il sonne plus expérimental et déjà Snoop tente des escapades musicales éloignées des thèmes Hip-Hop, comme sur « My Medecine ».
Les deux suivants sont un peu un foutage de gueule et ils sentent le désodorisant pour chiotte. En attendant « Reincarnated » pour confirmer, ou non, ce verdict...
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