La sortie d'un nouveau Muse c'est toujours l'évènement de l'année. Pas vraiment convaincue par Madness, le fameux single tant attendu présentant l'album The 2nd Law, mais réellement attachée au travail de ce groupe, j'ai acheté le dernier album.
Le CD avec DVD du making off…et bien je suis clairement déçue de trouver dans les bacs en ce lundi un emballage carton. Adieu le beau CD plastique (l'époque H.A.A.R.P. est donc déjà si loin ?). L'objet se perd, nous avons d'ailleurs pu écouter The 2nd Law en écoute libre il y a quelques jours sur internet. Pour ou contre, le débat est lancé.
Bon début d'album avec "Supremacy", l'univers Muse, d'un bon Muse a la basse puissante et sournoise qui guide une ambiance de refrain prenante. Une guitare un peu différente, des structures de morceaux bien à eux. Le début sombre qui donne le ton de ce nouvel album.
Vient ensuite "Madness" qui décidément n'est pas le meilleur de l'album (il est d'ailleurs le moins bon), c'est un mauvais choix de single. Ou alors c'est un très bon coup marketing pour nous faire aimer le reste de l'album.
"Panic Station" et son côté funk, un poil plus commercial, une belle ligne de basse. Festive avec son orchestration de cuivres, c'est un style assez inhabituel pour le groupe mais loin d'être déplaisant.
Elle n'est pas sans rappeler les 90's dans certains choix de sons et d'ambiances. Un bon morceau entrainant et une ligne de basse slappée qui reste dans les pieds a marteler le plancher.
Prelude : Une petite minute qui fait office d'entracte, instrumental aux allures lyriques, l'originalité de cette petite douceur ne laisse pas indifférente. On pourrait la prendre pour l'introduction du morceau suivant, le fameux Survival entendu lors de la cérémonie des J.O. 2012 de Londres.
Les choeurs présents donnent cette dimension apocalyptique qui est également le thème de cet album. Un morceau qui conviendrait bien à une ambiance de concert dans un stade, qui possède une envergure de sons bien lourds, puissants, tant dans l'instrumentation que dans les voix qui donnent un bon final.
"Follow me" marque un début plus ancré dans leurs habitudes musicales, les secondes passent pour laisser place à de l'électro qui penche plutôt vers la musique Dubstep. Sans se laisser aller dans ce registre - qui est en plein essor il faut l'avouer - Muse maitrise parfaitement cet entre deux joliment maitrisé entre du Muse et du dubstep.
Animals : Dans la même trempe que New Born, on assiste à du pur Muse, des codes qu'ils gardent bien et c'est toujours plaisant de retrouver un peu de ce qu'on aime chez eux : l'ambiance planante et maitrisée.
On oublie les choeurs lyriques et on revient aux origines du groupe. Les voix agitées nous remettent néanmoins dans le contexte de cet album : The 2nd Law.
La simple voix de Matthew et son piano résonnent pour "Explorers", un peu de violon, des cordes et une atmosphère féérique envahi les premières notes de ce morceau. Mais il devient rapidement un peu trop linéaire, et sans réel surprise, on l'écoute en fond sonore jusqu'à la dernière phrase néanmoins agréablement susurrée "Go to sleep".
Pour "Big Freeze" il y a clairement de célèbres sonorités de U2, clin d'oeil volontaire ou pas le résultat n'est pas mauvais, une guitare à nouveau funky qui donne envie de bouger puis de la guitare grinçante comme ils savent si bien le faire.
"Save me" et son ambiance planante, un joli travail sur la voix comme souvent des synthé et sons bien des 70's, l'influence est belle et bien là pour ce morceau le plus long de l'album (5:09).
"Liquid State" offre un début à la "Time is Running out" puis on passe rapidement à un autre registre une fois les premières secondes passées. Difficile à décrire il s'imbrique dans les morceaux lourds avec la basse et la batterie, et à la fois léger par la douceur de la voix…ou plutôt LES voix, puisque Chris s'y implique un peu plus.
The 2nd Law : Unsustainable : Morceau qui a permis de découvrir l'ambiance de ce nouvel album grâce au trailer qui est sorti depuis plusieurs mois, ce titre nous remet clairement dans l'ambiance générale du thème. Une atmosphère de fin du monde, de technologies obsédantes et obsolètes. Le morceau entre clairement dans le registre Dubstep. Après avoir reproché à Muse d'être un peu trop linéaire sur la fin de l'album The Resistance, je ne peux pas en dire autant de The 2nd Law.
The 2nd Law : Isolated System : Joli titre pour clore cet album. Mélange de voix de journalistes, de chaos tout en gardant une très belle mélodie qui pourrait faire penser à du Mike Oldfield, sans oublier les semblants de battements de coeur, de vie qui sont entre bruitage et instrumentation, à la frontière d'un monde, d'un système qui tombe et finit par se briser pour laisser place au silence plongeant des dernières notes.
L'album est accompagné d'un DVD making off de l'enregistrement de l'album avec les orchestres. De très belles images et commentaires pris sur le vif. C'est toujours plaisant d'avoir accès à ce genre de petit bonus.
Après une très mauvaise image du single Madness et une réelle crainte d'avoir perdu Muse dans des méandres étranges et commerciaux, je suis ravie de constater que ce n'est pas le cas. Il y a sans doute plus de clins d'oeil que d'habitude mais on trouve dans cet album une harmonie plaisante autour de ce thème de 2nd Law et de nouveaux tests musicaux. De nouveaux tests vers le registre Dubstep qui sont réussis. On perd le côté linéaire que The Resistance pouvait avoir sur la fin de l'album pour avoir une fin en apothéose.
Et ce qui est beau chez Muse…c'est que justement, c'est du Muse.