Ce troisième album de Chastain marque un changement important dans la carrière du groupe. En effet, si les quatre musiciens sont toujours les mêmes, David T. Chastain a décidé de créer son propre label afin de rester libre de sa direction artistique. En France, c’est l’excellent label Black Dragon qui publie cet opus, avec une magnifique pochette, largement supérieure à celle, très médiocre, de la version américaine. Si le groupe manque de goûts picturaux, il se rattrape largement sur les deux faces de cet album en nous proposant neuf morceaux d’un metal mélodique, puissant, gorgé de guitares et servi par des musiciens de grande qualité : « Feel HIs Magic » qui porte bien son nom. Si David T. Chastain délivre des riffs très lourds et des solos fluides et techniques, il peut se le permettre grâce au travail énorme de sa section rythmique. C’est indéniable sur l’instrumental néo-classique et jazzy « 827 » qui voit les trois musiciens se livrer à une démonstration bluffante de fluidité et de mélodicité.
Cette nouvelle tendance, déjà bien entamée sur le précédent album, se confirme tout au long des 42 minutes que dure cet album. L’introduction de chaque titre est soignée : « We Must Carry On », « The Wicked Are Restless » ou encore « Forevermore », installant immédiatement des ambiances particulières proches du metal progressif : le magnifique et poignant « It’s Too Late For Yesterday ». Chastain a progressé dans l’écriture de ses morceaux. Ainsi, « Take Me Back In Time » parvient à faire la jonction entre le metal américain et le hard rock de Led Zeppelin, ne serait-ce qu’en proposant une atmosphère orientalisante et lancinante comme les affectionnait le quatuor anglais.
L’auditeur se laisse alors emporter part cette guitare enjôleuse avant de se faire cueillir par un riff puissant : l’excellent heavy thrash « The 7th of Never » sur lequel Ken Mary nous prouve une nouvelle fois qu’il est un des meilleurs batteurs du monde et que ce titre est un des meilleurs du groupe. Et pourtant, cet album en contient de nombreux très bons, notamment « We Must Carry On » qui ouvre les hostilités avec son speed metal porté par la voix éraillée de Leather Leone ou encore le furieux « Paradise » aux riffs écrasants, sans oublier « The Wicked Are Restless ».
Pierre angulaire de la discographie de Chastain, The 7th Of Never est un album indispensable pour tout amateur de heavy metal.