On ne présente plus Watain quand on parle de black metal contemporain. Je dis contemporain car ce n'est pas un groupe de la première ni de la seconde vague, mais plutôt récent, malgré un pédigrée de 7 albums avec celui-ci.


The Agony & Ecstasy of Watain est dans la lignée des derniers opus du groupe, mais avec peut-être un peu plus de profondeur. La longueur de l'album par rapport au précédent parle d'elle-même : un quart d'heure de plus, ce n'est pas rien.


Le son toujours froid et caverneux du groupe reste le même, produit par le même protagoniste : Necromorbus Studio sous la direction de Tore Gunnar Stjerna. Le tranchant glacial reste dans la profondeur métallique des grandes épées du Nord. On apprécie justement Watain pour ce son-là.


La composition est dense, avec des ouvertures "mélodico-atmosphériques" selon les morceaux. Les codes black habituels sont férocement présents dans une bonne partie des titres. C'est haletant, tendu et sans concession. Mais on retrouvera par ailleurs des titres comme Serimosa, bien plus lent en partie et mélodieux, apportant ainsi une autre puissance plus émotionnelle : plus romantique peut-être, mais avec une lame acérée entre les dents du chanteur. We remain apporte un côté obsédant fort intéressant avec l'apparition de Farida Lemouchi. D'autres apparitions vocales (telles des fantômes ?) sont bien senties ailleurs, mais je vous laisse découvrir l'intérieur du gâteau, sinon c'est moins bon.


Les guitares sont plutôt devant, incisives, drapant ainsi le son d'une crasse froide. La rythmique est précise, venant pousser l'énergie ou bien la poser selon le besoin de la composition. Le chant n'a rien de surprenant, mais il est toujours aussi bon pour qui aime la voix de Erik Danielsson. Le tout est bien écrit, avec des arrangements discrets, renforçant ainsi la puissance quand il faut, et la mélodie par ailleurs.


L'art work est bien senti, avec un relent punk je trouve. Le black metal a ses racines jusque dans ces ramifications, il ne faut pas l'oublier. Comment jouer une musique nihiliste si on dénie l'influence du punk ? On retrouve un côté martial, mais crade, assez juste pour représenter la musique du groupe je trouve.


Maintenant, le mieux pour s'immerger dans cette froide baignade, il me semble que c'est d'aller fouiner dans les recoins sonores de l'album. Ainsi, votre avis émergera par vos ressentis personnels, lesquels ne vous trahiront pas j'en suis sûr.

Budokick
7
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le 6 mai 2022

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Budokick

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