Damon Albarn et ses confrères l'expriment dans toutes les interviews, et à l'occasion de l'envolée pop Barbaric : ils ne sont plus tous jeunes, ce n'est plus la même énergie ni les mêmes envies musicales qui les motivent à créer de la musique. Et pourtant... the Ballad of Darren fut enregistré sur un coup de tête, ensemble avec pour appui l'écriture mélodique d'Albarn, et un choix sur les morceaux à garder parmi une bonne vingtaine de titres.
Effectivement, l'album peut décontenancer tant le "son" est différent de The Magic Whip, superbe retour effectué par le groupe, mais la production musicale de James Ford permet tout autant de mettre en avant les différents instruments, et surtout le rythme percussif dans une perspective de renouveau sur l'approche musicale. Comme Coxon l'avait exigé pour la production de l'album Blur, the Ballad of Darren se situe sur l'autre extrême par une mise en avant du piano, de la voix, des envolées au violon... la guitare est bien présente, et les riffs aussi mais sur des moments précis.
Finie la folie par la distorsion de la guitare électrique, ce n'est pas tant le but recherché ici par les quatre amis, créant une atmosphère de repos parsemée de regrets, de mélancolie sans jamais perturber non plus le travail sur le rythme constant que l'on connaît au groupe. A ce titre, des morceaux comme Goodbye, Albert ou même the Ballad et the Narcissist côtoient les plus belles trouvailles sur ce registre. Pourtant, ce disque n'est pas sans rappeler un album longtemps dénié, voire oublié et peu aimé des fans, "Think Tank". A l'occasion de "Russian Strings" et "The Swan", c'est toute la douceur musicale de Blur qui s'exprime finissant le voyage d'une manière absolument sublime.
Sans doute le seul regret que j'émets à the Ballad of Darren, de ne pas avoir inclus les deux titres bonus de l'édition deluxe (The Rabbi et The Swan), merveilleux.