Surprenante Sophie Michalitsianos ! La jeune femme rebaptisée Sol Seppy avait participé aux derniers albums de Sparklehorse et de Mark Linkous. Il n'en fallait pas plus pour l'imaginer en chanteuse ricaine country rock. Que nenni ! Sol propose une musique maniériste et une présence féminine jusqu'au bout des ongles. A la fois fait de volutes et circonvolutions musicales et de beauté nue, The Bells of 12 dessine sur 50', le monde de la petite Anglaise transbahutée depuis toute gamine jusqu'en Australie. Déracinée, Sol a trouvé dans la musique un refuge et une constante. Il en résulte aujourd'hui l'expression une sensibilité gracile entre écriture classique et technologie moderne. Sol sera donc à rapprocher de la belle endormie Stina Nordenstam, d'une Suzanne Vega conteuse des petits tourments de l'âme(farewell your heart), de Cocteau Twins passé maître en pop artificielle (Answer to the name of) ou de Mazzy Star, les rois du songwriting effleuré. Par ses habillages électronisants, Sol appartient également à la race des chanteuses allemandes Dona Regina, Masha Qrella ou Guther, celles-là même qui arrivent à exprimer leurs mois intérieurs dans une musique faîtes d'artifices et de décorum. Authentiquement le genre de musique qui pourrait n'être une belle coquille vide si elle n'était pas habitée par un vraie être humain. Sol est une jolie souffreuteuse sauvée par sa sensibilité artistique. Comme quoi, on peut arriver à nous élever même en s'appelant Sol.