Le début des années 2000 ont vu l’émergence d'un bon nombre de groupes héritiers de la vague rock alternatif, dominante de la décennie précédente. 3 Doors Down est dans le circuit depuis le milieu des années 90, mais c'est en ce début de second millénaire que le quintette sort son premier opus : "The Better Life".
Tout comme Kyuss ou Rage Against The Machine dans des registres différents, 3 Doors Down réussit un coup de force en guise de première offrande musicale.
Le groupe officie dans une veine rock, avec quelques relents Metal comme sur le titre éponyme, au riff qui n'aurait pas déplu à un certain Matthew Bellamy et "By My Side", rappelant les guitares saturées chères au Grunge. Ce qui fait le charme de "The Better Life" est sa capacité à insuffler une dominante assez dépressive et déchirée à sa musique. Des compositions comme "Down Poison", "Not Enough" ou "Life Of My Own" (très bon solo) en sont les parfaits exemples. Ces dernières sonnent légèrement atmosphériques au niveau des guitares (un peu comme les travaux de The Cranberries) tout en ajoutant une beauté mélancoliquo-dépressive. Citons aussi l'archi-connu "Kryptonite", single d'une gaieté et d'une fraîcheur exquise et "Loser", abordant un côté plus lancinant (rappelant Beck, dont le plus grand succès se nomme... "Loser" !).
Le seul regret se trouve être la voix de Brad Arnold, qui peine à transmettre des émotions (exception faite pour "Kryptonite") car restant toujours dans la même tonalité, sans relief. C'est particulièrement palpable sur la jolie ballade "Be Like That", où son manque de personnalité et d’originalité est regrettable.
"The Better Life" est donc un très bon album, où 3 Doors Down montre tout son talent avec une musique rock tout en gardant une personnalité à part entière. Certes, ce n'est pas très original mais ça a le mérite de faire passer un moment agréable. Si l'album n'est pas complètement parfait, il reste agréable et augure une bonne suite pour les albums suivants (que je vais m'empresser de découvrir).
Tout bon amateur de Rock des années 2000 se doit de découvrir cet album, malheureusement oublié aujourd'hui.