"Des soldats fantômes se dirigent vers la guerre"

Nouvel album ou pas nouvel album ? La question a longtemps été posée de savoir si le groupe donnerait un petit frère à "13", et la réponse a tendu vers le oui, avant de basculer vers le non. Les raisons sont, on s'en doute, le cancer de Tony Iommi qui l'aura épuisé plus qu'il ne le pensait, et les frasques d'Ozzy, qui a avoué que la création de l'album l'avait vu recombattre avec ses démons, et perdre.
C'est donc un format court qui parait, vendu exclusivement sur les dates de concert. Du moins, jusqu'à mars 2017. Car cela m'étonnerait, connaissant Sharon, qu'elle laisse filer l'occasion de gagner un peu d'argent en commercialisant ce disque plus largement. On verra bien.
Que retenir de cet EP ? Qu'il a quasi la durée d'un album, et donc que nous ne sommes pas floués.
Parmi ces 8 titres, 4 sont des productions originales, enregistrées durant les sessions de "13". Les 4 autres étant des versions live de titres déjà connus.
Cela démarre par l'excellent "Season Of The Dead", heavy à souhait, sabbathien dans ses moindres notes, un pur régal.
"Cry All Night" poursuit sur le même chemin, même si Ozzy chante ici comme sur ces albums solo et les couplets ou quasi la même mélodie que le pont de "God Is Dead". Ce ne sont pas des reproches à proprement parler, nous sommes d'accord.
"Take Me Home" et "Isolated Man" seront donc les derniers titres studio de Black Sabbath. On se demande pourquoi ils n'ont pas atterris sur l'album, ou plutôt, on se dit que c'est dommage que l'envie d'en faire un dernier véritable soit passée. Car il y a encore beaucoup de qualité dans ces types. On ne peut cependant pas leur tenir rigueur de vouloir achever leur carrière sur cette note positive.
Les quatres titres lives sont plus dispensables, car déjà présent sur le DVD sorti fin 2013, dans de meilleures versions. Mention cependant à "Under The Sun".
46 ans de carrière, un genre musical crée et régulièrement alimenté. Une classe incomparable pour Tony et Geezer, un charisme hallucinant pour Ozzy. Une pensée pour Bill, qui aurait du finir l'aventure avec eux. Black Sabbath a existé. Son héritage est incommensurable.