Comme c'est désormais devenu une habitude, qui dit "nouvel album de Black Sabbath" dit "nouveau chanteur de Black Sabbath". Tony Iommi est désormais le seul membre d'origine restant, il cherche un nouveau souffle pour son groupe mais ne désespère pas. Les albums sortent malgré les tourments, et il faut reconnaître que le guitariste n'a jamais sorti de disque totalement mauvais. Le seul tort que ses albums parus durant les 80's pourraient avoir, c'est d'être estampillé Black Sabbath. Il aura bien tenté de mettre ce nom en veilleuse sur le précédent opus, mais les producteurs, craignant un désintérêt massif du public, exigera que le nom soit maintenu.
Qu'en est-il donc de ce nouveau chanteur, Tony Martin ? Le bougre fait ce qu'il peut, et le fait très bien. Sa voix proche de celle de Dio est bénéfique et agréable, d'autant que l'on sent qu'il ne le singera pas.
Les titres sont très ancrés dans les années 1980, mais ne sont pas poussiéreux pour autant. "The Shining" est une parfaite introduction à cette nouvelle étape discographique, les relents orientaux de "Ancient Warrior" apporte la touche d'originalité que l'on est en droit d'attendre... Les soli ne sont évidement plus aussi inquiétants ni lourds qu'auparavant, mais demeurent malgré tout d'excellente facture.
Il en sera ainsi tout au long de l'album, aucun titre médiocre, mais aucun hymne potentiel non plus sont à dénombrer. Les claviers sont parfois un peu trop présent, comme sur "Glory Ride" qui lui donne par conséquent un petit air d'Europe, mais rien de dramatique cependant.
L'instrumental "Nightmare" lui se veut un clin d'œil au "Tubular Bell" de l'Exorciste. Vraiment, encore une fois, les années 1980 transpirent de toutes part sur cet opus. Certains trouveront cela rédhibitoire, cela serait dommage car cela serait se priver de bons morceaux.
Le disque se termine par le morceau éponyme, qui est probablement également le meilleur ici présent, sans pourtant arriver à la cheville des classiques du groupe.
Tony Martin restera encore deux albums avant de céder sa place à une tête familière. Cette stabilité retrouvée ne pourra être que bénéfique pour le groupe, cependant bien loin de sa mouture d'origine.