The Golden Age is not so over
Ohlala, mais que fais-je ? Me serais-je mise à écouter Woodkid ? Serais-je donc devenue une hipster infecte et détestable ? Pour l'instant, je ne crois pas. Et pourtant, j'ai quand même surkiffé The Golden Age. Voilà.
Pour rentrer plus dans le détail, c'était quasi à peu près sûr que cet album allait me plaire. La raison tient en un mot : orchestration. Eh oui, on ne me refera pas. Pour un premier album, venant d'autant plus d'un artiste français, c'est assez surprenant. Du coup, Woodkid n'y va pas de main morte. Certains trouvent cela pompeux : certes, les compositions sont assez prétentieuses, il suffit de voir au milieu de la tracklist un Stabat Mater qui, dans les faits, ne trahit pas son titre.
Ce serait cependant un peu réducteur de ramener toute la qualité de l'album sur les seules orchestrations. Woodkid a un talent de composition non négligeable et sa carrière de vidéaste y est pour beaucoup. Paradoxalement, ce qui fait le charme des morceaux de The Golden Age, ce n'est pas tant que ça la recherche de l'accord parfait, de l'harmonie qui fera mouche. Alors dans les faits, musicalement, il se passe effectivement quelque chose, mais c'est dans l'atmosphère, dans les images que nous impose la musique, que se trouve toute la magie de cet album : mélancolie à la AaRON pour le titre éponyme, explosion de joie pour The Great Escape, musique très aérienne pour Conquest of Spaces, c'est tout autant d'ambiances qui bercent l'écoute. Et ça fait du bien.
Vocalement, ça va mais ce n'est pas non plus Freddie Mercury. En fait, je reste assez mitigée : d'un côté, la voix de Woodkid sert bien les compositions avec une voix chaude qui fait très conteur, et ça colle tout à fait avec l'intention qu'il met dans sa musique. Après, il a ce grain de voix typique des chanteurs d'aujourd'hui, que je ne saurai décrire à l'écrit, mais je pense qu'en écoutant, vous devriez comprendre assez rapidement.
Honnêtement, The Golden Age est une pépite et qui est, de plus, très accessible. Moi qui ai toujours besoin d'un petit temps d'accoutumance en matière de nouveaux albums, je dois bien avouer que la sauce a pris très vite. Woodkid est sûrement l'un des artistes musicaux contemporains que je vais suivre de très près ces prochaines années, et sûrement aller voir en concert dans les mois à venir.