C'est sous une horrible pochette (pour changer) que se tient le huitième et avant-dernier opus des texans répondant au doux nom de PANTERA. Suivant un "Far Beyond Driven" tantôt bon, tantôt bancal, "The Great Southern Trendkill" se devait d'être LA baffe ultime. Et, on peut dire que nos espérances sont comblées.
Ici, PANTERA se déchire en mille morceaux et accouche d'un album ultra-violent et glauque comme jamais. Il suffit d'écouter les morceaux calmes (tout est relatif) pour s'en assurer. C'est un souffle de désespérance suicidaire qui enveloppe "10's" (contenant un break d'une beauté noire éclatante, le tout renforcé par un des meilleurs soli de Dimebag) et "Suicide Note Part. 1" qui se veut à la fois onirique et désolant. Il y a bien sûr la cultissime "Floods", contenant une magnifique outro et des alternances Heavy/Acoustique de grande qualité. Ses trois chansons sont des perles, qui rappellent que PANTERA peut aussi faire dans la douceur morbide.
L'atmosphère de ce "The Great Southern Trendkill" rappelle d'ailleurs souvent celle du Grunge, qui vivait à l'époque ses dernières heures (dommage !). Que ce soit dans le thème des chansons (les addictions aux drogues dures, les tendances suicidaires... que de joyeux sujets !) ou le côté morbide cité précédemment.
C'est Phil Anselmo en particulier qui confère cette ambiance là. Le bougre signe une performance tout simplement hallucinante, alternant des poussées incroyables ("Suicide Note Part. 2", "The Underground In America", "War Nerve", la chanson éponyme) ou des passages où sa maîtrise vocale resplendit (à l'instar de son projet DOWN). De plus, ils signent tous les textes, son esprit et son corps sont à fond dans le projet (pour la petite anecdote, il enregistrera ses parties tout seul chez lui).
Niveau musique, PANTERA se veut encore plus violent. La rapidité n'est pas souvent présente, mais à chaque fois qu'elle est de la partie, on en mange plein les dents. La chanson éponyme, "Suicide Note Part. 2" (putain, cette intro de malade) et "The Underground In America" en sont des dignes témoignages. Non, le groupe préfère être violent dans la lourdeur et les riffs. Des titres tels que "War Nerve" (ouach, ces riffs), "13 Steps To Nowhere", "Drag The Waters" ou encore le final de "Sandblasted Skin (Reprise)" sont des pépites dans le genre. Ils permettent de souffler légèrement entre les vagues de fureur éparpillées un peu partout sur le skeud. Mais attention, on en prend toujours plein la gueule et on a une forte envie de se tirer une balle (ambiance oblige).
Non content de signer d'excellents soli (la chanson éponyme, "Floods"), Dimebag Darrel nous pond des riffs résolument Heavy/Groove, qui explosent violemment à la gueule de l'auditeur. Citons par exemple celui présent sur les couplets de "Living Through Me", celui introduisant "Sandblasted Skin (Reprise)" ou ceux qui font de "The Underground In America" un chef d'œuvre ultime. Concernant la base rythmique, Vinnie Paul et Rex assurent comme des petites chefs, inébranlables.
Vous l'aurez compris, "The Great Southern Trendkill" est la pièce maîtresse de PANTERA. Dépassant de très haut les précédents opus.
Un chant du cygne intense, profond, noir et violent.
Folie destructive : "The Great Southern Trendkill", "Suicide Note Part. 2".
Beauté macabre : "10's", "Suicide Note Part 1.", "Floods".
Brisement de cervicales : "War Nerve", "Sandblasted Skin (Reprise)".
Chef d'œuvre : "The Underground In America".
(critique publiée auparavant sur le site Nightfall, sous mon ancien pseudonyme : KingKilling)