chronique écrite en 2006...
Chan Marshall est sur toutes les couv'. La reconnaissance a été progressive mais Cat power est désormais un monstre sacré de l'indé et on aimerait que The Greatest, nouvel opus objet de toutes les attentions, soit le plus grand. Vous n'êtes pas sans savoir que Chan a enregistré son album à Memphis avec des vieilles gloires du Rythm and Blues, vous l'avez lu c'est sûr. Ce point de détail se révèle essentiel et ne va pas manquer de provoquer une véritable bataille d'Hernani. Chan a-t-elle irrémédiablement changé ? Le Cat power écorché que l'on aimait existe-il encore ? La belle est-elle plus lisse qu'avant, plus Feist si l'on veut être polémique ? Une chose est sûre, si Cat power se rapproche désormais de la Canadienne de Paris, c'est pour le côté musique black assumé (et pour cause…le fameux point de détail). En même temps, en écoutant le formidable premier titre qui donne son nom à l'album, on se dit que la voix de Chan Marshall irradie toujours autant, qu'elle que soit l'optique, les arrangements et tutti quanti. Pour le reste que dire, que Chan se prend souvent pour Al Green(va-t-elle entrer dans les ordres ? Va-t-elle virer gospel ?) ; que finalement le label Stax (et Otis Reading) a laissé une empreinte indélébile même sur les jeunes femmes blanches (The moon). Chan a changé la déco dans sa musique, le plan au sol est toujours le même, les fondations sont préservées (il y a même deux titres country…Chan toujours fan d'Hank Williams). L'Américaine doit certainement être mieux dans ses baskets et avoir calmé la boisson et les médicaments. Tant mieux pour elle. Ses fêlures sont moins apparentes, ce qui ne conduit pas à faire son meilleur album (ce qui est le cas de The greatest, différent mais pas le plus grand). Terminons par Love and Communication, le dernier de l'album, un titre qui réconciliera tout le monde, faisant le lien entre l'ancienne et la nouvelle manière et qui annonce peut-être la suite (un clavier analogique à la Air). Le plus grand sera-t-il le prochain ?