Le même jour que l'album du retour des Throwing Muses sortait le 6e album solo de Kristin Hersh. Avec "The Grotto", la reine Kristin revient à ses premiers amours en solitaire, le folk dépouillé, versant acoustique des électriques TM. "The Grotto" est à ce titre ultra radical : jamais depuis son premier opus, le génial "Hips and Makers", le folk de Hersh n' a été aussi décharné. Malheureusement, "the grotto" ne supporte pas la comparaison avec son glorieux ainé. Il n'empêche, cet album difficile aux premières écoutes révèle son intérêt et ses subtilités une fois apprivoisé. Il faut dire que l'américaine reçoit l'appui pianistique de Howe Gelb (Giant Sand) sur certains titres : sur Snake oil, Gelb s'en donne à coeur joie, amenant une touche presque jazz à un morceau plus enlevé. Quant à Vitamins V, il aurait pu se retrouver sur "Hips and Makers" (c'est tout dire). On est soulagés, Kristin peut encore offrir le meilleur d'elle même. Et même nous surprendre avec Arnica Montana où le violon d'Andrew Bird (Bowl of Fire) transforme la folk de l'américaine en ballade irlandaise déjantée. Et puis Kristin a toujours cette voix blessée, si particulière et si touchante. Et rien que pour ça...