The Human Equation par Elrickh Petersson
Considéré comme le représentant hollandais du metal kitsch, Ayreon (projet de Arjen Lucassen), vient peut-être de sortir le cd qui va changer son image. Dorénavant avant de juger ce bon Arjen, il faudra poser une oreille sur cette double galette qu'est « The human equation ». Une belle réussite !
Musicalement, « The human equation », c'est un peu la suite de « Into an electric castle », mais avec des idées et des moyens en plus. L'album est séparé en 20 chapitres retraçant le parcours d'un homme dans le coma après un accident de voiture, de ses sentiments et de ses proches. Comme toujours chez Ayreon, on retrouve une galerie impressionnante de 11 chanteurs et chanteuses, qui ici, jouent soit des personnages de l'histoire, soit des sentiments. Ainsi par exemples le personnage principal est interprété par James LaBrie (Dream Theater), sa femme par Marcela Bovio (Elfonia), la Passion par Irene Jansen (la sœur de Floor), la Rage par Devin Townsend et la Peur par Mikael Akerfeldt (Opeth). On est donc en présence d'un très beau parterre d'artistes, pour un résultat de qualité, riche et varié, tant Ayreon a su exploiter les qualités de ses participants.
Les 20 titres qui composent ce projet, s'avèrent de plus extrêmement variés, on passe d'un metal prog assez conventionnel, mais tout même très plaisant, à des passages death (la présence de Akerfeldt et Townsend aidant), à des moments plus atmosphériques et acoustiques et mêmes à des parties plus world et d'inspiration celtiques (« Day Sixteen : Loser »).
On notera, et c'est un progrès pour Ayreon, que l'utilisation de sons kitsch est limitée par rapport à ses efforts précédents et de nombreux instruments classiques sont réels et ne sortent pas d'un clavier. Et ce n'est pas un mal, ça crédibilise sérieusement ce « Human equation ».
Pour citer quelques titres, on retiendra notamment le psyché « Day Seven : hope », l'excellent « Day Eleven : Love », qui contient de nombreux participants, le touchant « Day Thirteen : Sign », emmené par Heather Findlay et Marcela Bovio ou encore le très beau « Day Seventeen – Accident ? ».
Il n'y a donc rien à jeter sur ce nouvel album de Ayreon, un bel effort, à découvrir et redécouvrir et qui met la barre très très haut pour ce genre d'exercice devenu courant et trop souvent sans saveurs.