The Hunting Fucking Heavy Party ♪
ENFIN!
Je l'aurais attendu cet album, ce retour à un son beaucoup + rock, ce retour d'une chose que je pensais définitivement disparue chez Linkin Park: la motivation.
Même si j'aime beaucoup Minutes To Midnight et que j'adore A Thousand Suns, force est de constater que la qualité de leurs concerts diminuait au fur et à mesure du temps (setlist sans originalité, faiblesses vocales importantes et surtout un Chester qui semblait ne plus se sentir impliqué dans ce groupe) et notamment sur la tournée de promotion de Living Things. Un album contenant 2 pépites (Lost In The Echo, Castle Of Glass) mais très très fade dans l'ensemble, sans originalité et long à écouter. La sortie d'un album de remix et d'une collaboration avec le DJ Steve Aoki par la suite ne feront qu'empirer les choses, et éteindre définitivement la dernière lueur d'espoir qui brillait en moi quant à un éventuel retour aux sources.
Avec The Hunting Party, Linkin Park réalise ici bien plus qu'un retour aux sources. Cet album est une sorte de préquelle à Hybrid Theory, comme si les membres du groupe s'étaient réunis dans le but de faire un album bourré de testostérone mais n'avaient pas encore eu l'idée de devenir le groupe de néo-metal le plus commercial et vendeur du monde.
Exit l'électro donc, même si Joe Han ne manque pas de se faire remarquer de temps en temps. En effet, les sonorités électroniques qui faisaient la force des morceaux dans HT et Meteora cèdent leur place à des riffs de guitare saturés, à une batterie folle et à de bonnes lignes de basse bien puissantes comme on les aime! Un album plutôt old-school, très heavy, très alternatif, voire même punk par moments!
Pour autant, Chester n'acquiert pas le statut de seul chanteur principal sur cet album. Mike Shinoda s’exécute au chant sur le merveilleux Rebellion (titre épique et mélodique à souhait, avec en guest Mr. Daron Malakian! Un titre très SOADien donc, une des pépites de cet album) et nous gratifie même d'un de ses plus beaux flow sur All For Nothing. Ce dernier titre étant également un featuring, puisque le chanteur d'Helmet Page Hammilton vient y interpréter le refrain, ponctués par des "YOU SAY" de Chester ravageurs. Un titre très accrocheur ayant pour particularité de créer une alchimie parfaite entre 3 voix, toutes de style et de timbre très différents. Cet opus est définitivement celui des featuring, puisque le rappeur Rakim est également de passage sur le bridge de Guilty All The Same. Premier titre dévoilé de l'album, à la construction complexe et au refrain imparable! Brad effectue un solo de guitare dantesque vers la fin du morceau, le rendant encore plus jouissif. Brad s'est fait plaisir sur cet album, en effet il contient à lui seul plus de solos que sur tous les titres de tous les autres albums confondus!
Transition parfaite pour parler du dernier featuring, puisque le guitariste Tom Morello est lui aussi de la "party" sur l'instrumental Drawbar. Semi-déception puisque l'on entend la guitare qu'en léger fond sonore. Le morceau reste tout de même magnifique, mais décevant quand on a conscience de ce qu'un guitariste comme Morello aurait pu y apporter.
De la guitare, des featuring, des instrumentaux, du rap.... ET DU PUNK! L’excellent titre d'ouverture Keys To The Kingdom nous plonge immédiatement dans le vif du sujet: c'est bruyant, c'est brutal, c'est rapide, c'est agressif.. et c'est énorme. Du punk, en revoilà une couche quelques titres plus tard avec War et son intro brouillonne au possible, un titre extrêmement rapide et agressif, sûrement un des plus violent du groupe.
Le groupe n'oublie portant pas d'où il vient et nous pond Until It's Gone et Wastelands, très classiques dans leur construction et marquant, pour le coup, un retour aux deux premiers albums. Minutes To Midnight n'est pas oublié non plus, en témoigne le sublime Final Masquerade.
Enfin, restent Mark The Graves et A Line In The Sand. Ce dernier, morceau le plus long de la discographie de Linkin Park avait un énorme potentiel. Il commence merveilleusement bien et malheureusement bascule ensuite dans le bourrin et l'agressif. Non pas que ce soit mauvais, c'est même très bon mais comme c'était parti on aurait pu s'attendre à une power-ballad d'un niveau au moins équivalent de celui de TLTGYA en fermeture de Minutes To Midnight.
Pour le cas de Mark The Graves, c'est le seul titre de l'album auquel je n'accroche pas du tout. Long et plat, on dirait une démo pas finalisée que le groupe aurait décidé d'intégrer à l'album à la dernière minute.
Un album exceptionnellement bon, brutal et épique à souhait! Un groupe qu'on sent en forme et motivé, une production qui peut paraître un peu mauvaise mais qui finalement renforce encore plus l'aspect heavy et old-school du disque. Et pour couronner le tout, les performances live du groupe regagnent en qualité, et les morceaux sonnent merveilleusement bien en live. Que demander de plus?
Merci Linkin Park de me faire vibrer à nouveau.