Le duo anglais Temposhark sait tromper son monde. On les savait électro-pop et on les découvre en ouverture d’album sans aucune machine derrière eux. Pire – ou mieux c’est selon – sans électricité aucune avec un Don’t mess with me orchestré comme un Depeche Mode version cordes avec un Robert Diament au chant tenant tous les musiciens à la baguette. Un départ en fanfare ou plutôt en orchestre qui va induire en erreur sur la suite et mettre la barre un peu trop haute d’entrée. La suite va ressembler à ce que le nom des producteurs peut laisser supposer. Avec Sean Mc Gee producteur de Frou Frou (vous savez les auteurs de let go sur « garden State ») et Guy Sigsworth membre lui-même du duo mais aussi collaborateur sur le premier Emiliana Torrini et même pour Madonna, on sait à quoi s’attendre.
Grosse mélodie, gros son mi-machine mi organique, les titres sont malheureusement souvent un peu trop grandoliquents et sur ce piédestal trop clinquant, Diament chante parfois comme s’il participait à l’Eurovision. Tout est ici est question de dosage – et comme chez Frou Frou – certains titres moins tonitruants se révèlent plus touchants (It’s better to have loved). Diament, dès lors, touche à la tempérance vocale de Martin Gore. Et ce n’est plus mal. Avec Knock me out, on n’est pas loin de I am X. Avec Not that big, on n’est pas très loin de Madonna. Preuve que Temposhark est au final (trop ?) grand public. Un peu plus de finesse n’aurait pas fait de mal.