The Journey of Natty Gann est une production Disney sortie au milieu des années 80. Le film raconte l'histoire d'une jeune fille qui traverse les Etats-Unis afin de retrouver son père. Le film a été un échec commercial lors de sa sortie en 1985, ne rapportant que 10 millions de dollars, mais est devenu au fil du temps une pointure du film familial.
Elmer Bernstein fut embauché pour écrire la partition du film, mais pour des motifs qui restent encore à ce jour mystérieuses, fut remplacé par James Horner (encore très jeune à l'époque mais avec une réputation déjà solide) qui composa une musique très proche du score de Bernstein. Les raisons de ce changement ne seront probablement jamais révélées, mais il est tout de même assez rare d'avoir deux partitions si semblables pour un même film (et également inhabituel que les deux partitions soient disponibles en CD).
Varese Sarabande a édité la partition rejetée de Bernstein en 2008, et Intrada la présente édition de James Horner, probablement le saint Graal de tout fan de du compositeur qui se respecte, si l'on considère que c'est l'une des plus belles partitions de la carrière de Horner.
Il s'agit d'un travail superbe de la part du compositeur, possédant de très jolis thèmes, particulièrement le Main Theme que l'on peut entendre dans le titre d'ouverture de l'album. Il s'agit d'un très beau titre orchestral comme la musique de film américaine nous donne occasionnellement. Des teintes de musique folk et de musique grandiloquente évoquant les grands espaces américains. Le film se passe dans les années 20 mais cette musique est intemporelle.
Le titre "Leaving" est plus intimiste. Il y a un motif dans ce dernier emprunté au classique de Bernstein: To Kill a Mockingbird, que Horner arrive à marier de façon très efficace avec les mélodies qui lui sont propres.
"Freifht Train" est probablement le meilleur titre de l'album, ici encore en hommage marqué à Bernstein (cette fois-ci The Magnificent Seven), tout en conservant le style et la musicalité, chers au compositeur. C'est une envolée orchestrale pleine de candeur enfantine, le type même de musique d'aventure qui nous font aimer la musique de film. "First Love" est (sans surprise) une autre pépite mélodique dont Horner a le secret. Sur des variations plus lente du thème principal, et se terminant de façon magistrale sur de la guitare sèche à vous fendre le cœur.
Les principaux thèmes et idées de cette partition se retrouvent dans les quatre premiers titres de l'album: une musique simple, sensible et de toute beauté. Dans "The Forest", Horner utilise le style de musique virvoltante qu'il utilisera ensuite dans The New World.
Je ne me lasse jamais d'écouter cet album. Quelle n'a pas été ma surprise de voir Intrada le sortir en CD. Comme je l'ai dis plus haut, c'est très étrange que la musique de Bernstein ait été rejetée. Cependant, je trouve que celle de James Horner lui est supérieure. Et je ne peux que hautement la recommander.