Le pire contre-sens que l'on puisse faire à propos des Libertines, c'est de parler de futur du rock, d'attendre d'eux les émotions que la présence d'un vieux Clash aux manettes semble promettre. On s'exposerait alors à une terrible désillusion devant cette misérable poignée de chansons pop débraillées, vacillantes au bord du gouffre, où le Rock paraît surtout mal en point, en pleine redescente d'acide - ou pire... Par contre, "The Libertines" retrouve cette grâce élimée, presque vaincue mais tellement fière, des Stones drogués de "Exile on Main Street" ou des New York Dolls agonisants. Derrière les cahots et les déchirures, on y devine l'histoire de tant de vies, sauvées puis perdues par le Rock'n'Roll... [Critique écrite en 2004]
Et à propos de la pochette : Le Rock est revenu, et c’est une bonne nouvelle. La “Rock’n’Roll attitude” aussi, et on est un peu plus dubitatif. Décadence ou dérision, un apprenti rock-star - déjà en pleine déliquescence avant que tout ait même commencé - observe l’état de ses veines, soutenu par un pote hébété, et les paparazzi flashent. Le tout se retrouve sur la pochette, et donc sur les gondoles de tous les supermarchés du monde. Très fort !