Pour l'instant quand on pensait Post-rock japonais, le nom de Mono émergeait presque immédiatement. Cela pourrait changer désormais avec World's end girlfriend, qui n'a pas la caution de Steve Albini, mais qui véhicule une musique autrement plus ouverte et originale que celle de Mono. A l'instar de certains ténors du fameux label Constellation ou de Poney Club, W'sEG comporte en son sein une palette d'instruments mariant les guitares avec les cordes et les cuivres. Pas un fait nouveau certes mais qui permet au groupe de sortir du post-rock stricto sensu (même si celui-ci est exécuté avec brio sur satan veludo children) pour aller chatouiller d'autres Univers. Comme les Canadiens d'Exhaust, W'sEG affleure donc la musique contemporaine ou le free jazz (phantasmagoria moth gate un peu prise de tête). Mais heureusement, les Japonais savent ne pas être qu'un groupe froidement intellectuel. Comme leurs compatriotes Pascals, ils puisent dans leur tradition musicale les éléments propres à charger leur musique en émotion. La culture laisse vite la place à la nature et garden in the ceiling, à ce titre exemplaire, ressemblent à certaines BO de films japonais, entre musique de foire, poésie mutine et candeur enfantine. Mais ce n'est pas tout…Song cemetery au babille féminin évoque quant à lui, Mùm et étonnamment the Cranes, comme une douce caresse donnée par un fantôme. L'ambiant Give me a shadow, put on my crown (entre DJ Shadow et Arca), porté par des arrangements délicats et un habillage électronique, vous tire bien au dessus des nuages avant de vous faire redescendre en flamme. World's end girlfriend a le goût du risque. On est prêt à les suivre…