The Milk‐Eyed Mender par denizor

chronique écrite en 2004...

C'est sûr il y a la voix... On croit d'abord à une blague (non cette voix à la Tex Avery, ce n'est pas possible !) ou même à un problème technique (genre Kristin Hersh brutalement passée en 78 tours). Mais cette protégée de Will Oldham âgée d'à peine 21 ans a bel et bien cette voix qui fera que certains ne pourront passer outre. Ce qui sera ma foi bien dommage car la jeune femme mérite toute notre attention. Cette harpiste (ce qui est suffisamment rare pour être noté) tisse de petites chansons fragiles mais jamais misérabilistes.
On pense tout naturellement à Catpower, à Smog, aux moins connus Suddently Tammy, voire à Tori Amos. On sent l'héritage du folk traditionnel américain qui servait de base à Murder, misery and then goodnight de Miss Hersh. Mais outre la voix, le son spécifique et cristallin de la harpe donne des sensations inédites. Et quand Joanna délaisse son encombrant instrument, c'est pour empoigner un clavecin (Peach, Plum and Pear) toujours avec la même sensibilité à fleur de peau. A l'écoute de The book of Right-on, En gallop ou Sadie, on se dit qu'il faudra bel et bien compter avec cet O.V.N.I musical.