Les voies pas si mystérieuses d'un art à la longue vachement répétitif

Cet album au nom nul est la déception de l'année. Ou plutôt devrais-je employer le terme de frustration.


En effet l'artwork de The Mysterious Ways of Repetitive Arts est assez remarquable.L'allégorie de la mort mène des pauvres types quelque part, y a un volcan au fond, et le cercle qui sert de cadre à l'image est assez classieux mine de rien. Les couleurs donnent un côté sobre, mais permettent à cet artwork, au demeurant morbide, dans la plus pure tradition death metal, de ne pas tomber dans la caricature du genre cité précédemment. De loin donc, cet album a de quoi allécher l'amateur de bon metal sombre, crasseux et occulte.


Et là je me suis décidé à écouter l'album. Ayé, ça commence. J'aime autant vous dire tout de suite que les illusions que je nourrissais sur cet album m'ont régurgité dans la tronche, une jolie gerbe de jeudi soir, nette et sans bavure (C'est dire à quel point un bon artwork peut cacher une tuerie mais aussi comme il peut facilement induire en erreur.). Chapel Of Disease, sur cet album, ne fait rien. J'entends par là, que Chapel Of Disease ne fait pas de Chapel of Disease. Les mecs se contentent de repomper tout ce qui a été fait dans le death metal depuis 30 ans. Ca va des riffs death/thrash à la Merciless en passant par les breaks bidon et plats à la Obituary période nulle (Une bonne partie de leur carrière en vérité, Frozen In Time et compagnie.): non seulement Chapel of Disease emprunte un chemin qui a déjà été parcouru mille fois, mais en plus il se permet de tomber bêtement dans toutes les ornières, alors même qu'il y a des panneaux partout, avec signaux lumineux et stèles du souvenir et tout. Et vas-y que je te mets une intro acoustique reloue, plate, avec 2 accords mineurs pour remplir un peu le machin (cf. Masquerade In Red.) Vas-y que je te pompe des solis death'n'roll à la Enthroned.


Le tout sur une production très propre, très bien faite: d'ailleurs les musiciens sont techniquement irréprochables, le chanteur a une voix puissante et assez nette. Mais de tout cela ne se dégage rien. l'alchimie ne fonctionne pas, Chapel of Disease n'arrive pas à servir autre chose que du réchauffé. J'ai d'ailleurs conscience que ce n'est sûrement pas faute d'avoir essayé, puisque l'album ne semble pas avoir été torché en 2 jours, mais qu'il est sûrement le fruit d'un travail consciencieux (En témoigne cet artwork remarquable.). Mais je peux pas être indulgent avec ça. Les voies de l'art répétitif, lénifiant, carrément chiant, ne sont plus si mystérieuses que ça semble-t-il.

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le 9 sept. 2015

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