Cette chronique est écrite le 1er avril. Alors que j’aurais trouvé cela inspiré d’en faire un calligramme à l’apparence de poisson où j’aurais pu vanter monts et merveilles de The Nexus, le nouvel album des Suédo-Danois d’AMARANTHE, le groupe ne vaut pas la peine de se donner tant de mal, quand lui-même ne fait aucun effort en studio. J’aurais aimé que ce nouveau disque sorte en ce jour facétieux, et qu’après l’avoir enduré on me lance un "Poisson d’Avril !" bien senti ; ça aurait été bien vu et salué comme il se doit.

[...]

AMARANTHE n’est que gâchis de talent, à tous les niveaux. Il suffit d’y aller dans l’ordre. La pochette. Prenez celle du précédent opus, interchangez deux membres de place, faite boire Photoshop jusqu’à ce qu’il vomisse des gerbes de néons, et voilà. À quoi bon s’embêter à créer toute une imagerie pleine de symbolique ? C’est vrai, qu’au final, il n’y a rien à essayer d’interpréter dans les compositions du combo ; tout y est d’un formalisme nauséeux. Si vous pensiez qu’il était difficile de ne pas mieux faire, en termes d’ingéniosité, que l’album précédent qui abusait des sempiternelles mêmes structures, le groupe démontre avec une facilité déconcertante combien ils aiment resservir une soupe périmée.

[...]

C’est lisse, ultra poli, et les vocoders fument encore de leur surutilisation. Aucune émotion ne se dégage des plages, aseptisées au possible, qui s’écoulent les unes après les autres sans que l’on puisse dire quel refrain est le plus risible. La sensation de vacuité est assez flagrant à la conclusion d’« Infinity », dernière piste de l’album, qui se pose là, sans plus.

[...]

Mais surtout, où est donc passé l’intérêt d’avoir trois chanteurs ? N’importe quel groupe s’en serait sorti avec des combinaisons plutôt intéressantes en mettant à profit chacun des intervenants. Mais pas AMARANTHE. Laissons Andy crier en overdub pour ne pas qu’il dérange trop le large public, et mélangeons les deux vois claires de Jake et Elize afin de ne pas s’embêter avec les temps de parole. Médisance à part, la jeune femme a une belle voix (« Stardust » particulièrement) ; elle avait d’ailleurs montré son potentiel en assurant le remplacement chez NIGHTWISH. Sa contrepartie masculine n’est également pas mauvaise dans ses lignes Power qui ont un certain entrain. Par contre, le hurleur n’a aucun charisme.

[...]

Pas besoin de dessin. The Nexus est insipide, ultra-formaté, et dépasse les limites du supportable dans le "croisement des genres", si tant est qu’il ne soit pas qu’une simple excuse pour pouvoir passer sur MTV et dans les boîtes de nuit. Disgracieux à l’écoute, l’album souffre d’un diabète sucré qui, en quarante minutes, suffit à tuer toute la crédibilité du groupe. AMARANTHE, ou plutôt devrait-on les appeler SONIC SYNDICATE v4.0, ne méritent même pas que l’on perde son temps à disséquer leur musique, et encore moins qu’on les écoute. Je les comparais aux Michael Bay du Metal dans ma chronique d’Amaranthe, mais au moins le réalisateur délivre la dose de spectacle or, ici, ce n’est même pas divertissant.

----- Lisez la critique complète et détaillée sur Metal-Impact.com -----
AntoineRA
3
Écrit par

Créée

le 23 mai 2013

Critique lue 325 fois

AntoineRA

Écrit par

Critique lue 325 fois

D'autres avis sur The Nexus (deluxe edition)

The Nexus (deluxe edition)
Aldorus
4

Critique de The Nexus (deluxe edition) par Aldorus Berthier

Amaranthe, quel cas épineux… Premièrement nommé Avalanche, puis renommé pour adopter un nom de groupe inédit, la formation sort un premier album éponyme en 2011, après avoir bossé dessus pendant deux...

le 23 avr. 2017

The Nexus (deluxe edition)
AntoineRA
3

Critique de The Nexus (deluxe edition) par AntoineRA

Cette chronique est écrite le 1er avril. Alors que j’aurais trouvé cela inspiré d’en faire un calligramme à l’apparence de poisson où j’aurais pu vanter monts et merveilles de The Nexus, le nouvel...

le 23 mai 2013

The Nexus (deluxe edition)
diegowar
8

Critique de The Nexus (deluxe edition) par diegowar

Un peu décevant car cet album ressemble beaucoup au premier et les chansons ont du mal à se démarquer. Ou alors je me lasse juste. Edit : Après pas mal de ré-écoutes et concert live, finalement même...

le 5 avr. 2013

Du même critique

Wanderers
AntoineRA
9

Critique de Wanderers par AntoineRA

Derrière ce court-métrage, dépassant tout juste les trois minutes, se cache un véritable bijou d'émerveillement cosmique. Wanderers est une ode à l’exploration spatiale et sa colonisation, que ce...

le 2 déc. 2014

14 j'aime

Caldera
AntoineRA
9

Critique de Caldera par AntoineRA

Il y a des jours, comme ça, où on tombe sur des courts-métrages d'orfèvres. C'est le cas de Caldera, découvert via une news sur le site Allociné. Réalisée par Evan Viera, l’œuvre a déjà récolté...

le 5 avr. 2013

14 j'aime

2

Minutes to Midnight
AntoineRA
7

Critique de Minutes to Midnight par AntoineRA

C’est étrange comment on peut en venir à renier, voire haïr un groupe pour, la majorité du temps, se faire bien voir parmi la communauté Metal. C’est le cas de LINKIN PARK. Le nom vous donne des...

le 27 oct. 2012

14 j'aime