Non, Babybird n'est pas l'homme du seul You're gorgeous, non The Pleasure of Self Destruction ne, vaut pas par la seule présence de Johnny Depp à la guitare. Babybird ou l'oiseau rare de la pop anglaise.


Avec sa bouille ronde et sa voix de crooner, Stephen Jones est reconnaissable entre mille. Sa musique aussi d'ailleurs...L'homme de You're gorgeous, son (unique) tube a su créer son style dans le monde pourtant archi-balisé de la pop anglaise. Ce qui lui vaut d'avoir des fans dont Johnny Depp qui avait réalisé la clip de Unloveable sur l'album Ex-Maniac (2010). Sur The Pleasure of Self Destruction, l'acteur va plus loin puisqu'il tient une des deux guitares sur The Jesus Stag Night Club, le titre le plus mordant de l'album qui en fait aussi l'ouverture. La présence de la star adulée des midinettes, est somme toute anecdotique mais si elle permet d'amener plus de monde à Babybird, tant mieux.


Le style Babybird se traduit dans la musique, dans les textes et dans la combinaison ambivalente des deux. L'homme est à la fois romantique et misanthrope, ses envolées sont toujours plombées par un humour grinçant, ses arrangements classieux (avec piano et claviers enrobants) ornent des destinées pathétiques, : c'est ce qu'il doit appeler le plaisir de l'auto-destruction qui donne son nom à l'album. Parfois, l'Anglais est totalement énamouré (www.song, a little more each day se jouant des clichés) mais généralement l'instant d'après, tout finit en eau de boudin. Un des titres s'appelle tout naturellement This is not a lovesong. Alcoolique (Song for the functioning alcoholic), ou tueur (l'addictif I'm not a Killer), les héros chez Babybird sont, souvent victimes de leur atavisme...Tout serait finalement désespérant si l'humour ne venait s'en mêler. Et puis, il y a la musique dans toute son élégance qui élève les moments sordides et sauve le propos de la niaiserie quand Jones redevient le romantique naîf qu'il doit être au fond de lui. A l'instar de Richard Hawley ou de Perry Blake (dans une version plus mélancolique), l'Anglais a pour lui d'être un grand mélodiste et ce talent évident permet beaucoup d'excès.

denizor
7
Écrit par

Créée

le 1 juil. 2012

Critique lue 111 fois

denizor

Écrit par

Critique lue 111 fois

D'autres avis sur The Pleasures of Self Destruction

The Pleasures of Self Destruction
denizor
7

Critique de The Pleasures of Self Destruction par denizor

Non, Babybird n'est pas l'homme du seul You're gorgeous, non The Pleasure of Self Destruction ne, vaut pas par la seule présence de Johnny Depp à la guitare. Babybird ou l'oiseau rare de la pop...

le 1 juil. 2012

Du même critique

Oiseaux-Tempête
denizor
8

Critique de Oiseaux-Tempête par denizor

Le monde appartient aux ambitieux et Oiseaux-Tempête ne nous propose pas un simple voyage post-rock mais une véritable Odyssée dans une musique qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Album après...

le 10 janv. 2014

13 j'aime

Pain Is Beauty
denizor
8

Critique de Pain Is Beauty par denizor

Il est amusant de voir la promo de Chelsea Wolfe ramer pour définir la musique de la demoiselle : « drone-metal-art-folk » tel est le genre-valise utilisé pour catégoriser la musique de l’Américaine...

le 28 oct. 2013

12 j'aime

After My Death
denizor
7

Psyché adolescente et autopsie d'une société

Samaria ou Poetry, le cinéma sud-coréen est hanté par les suicidées adolescentes. Nouvelle pierre à cet édifice mortifère, voici After my death, premier film de Kim Ui-Seok. Glaçant. Kyung-min, une...

le 19 nov. 2018

11 j'aime