The Politics of Envy par denizor
Mark Stewart est bien le genre de musicien qui se mouille et cela ne date pas d’hier puisqu’il participait à la révolution punk/reggae de la fin des années 70 avec son groupe The Pop Group. 35 ans plus tard, la rage n’a pas changé et fort d’un passé de touche à tout musical (hip hop, indus, dub entre autres genres abordés), il revient avec un nouveau pavé dans la mare. Stewart tire à boulets rouges sur les médias de masse, la politique libérale ou revient sur les révolutions arabes dans un disque militant et engagé. Pour cela, il n’est pas seul puisque sont invités dans ce brûlot Richard Hell, Lee Scratch Perry, Keith Lavene (le premier guitariste des Clash), Gina Birch des Raincoats, Tessa Pollitt des Slits, Douglas Hart de Jesus and Mary Chain, Daddy G de Massive Attack, tout Primal Scream, …Sacré casting pour un album coup de poing qui – face négative de la pièce – ne fait pas toujours dans la finesse. On croirait parfois revenir aux temps de la splendeur d’Asian Dub Foundation ou de Primal Scream dans un métissage souvent énergique. Rage against the Machine n’est pas loin sur Autonomia et Baby Bourgeois fait dans le disco punk. Encerclée de nappes électroniques et d’échos, la voix tremblante de Stewart reprend Bowie pour un Letter to Hermione fin de siècle. L’album se termine par un magnifique Stereotype, en duo avec Gina Birch jolie ballade électro-pop vénéneuse pour guitares insidieusement assassines ; preuve qu’il y a toujours du bon chez Mark Stewart.